La répression du mouvement indien d’Amazonie soulève la réprobation internationale

10 Novembre 2009

Les Indiens d’Amazonie péruvienne luttent contre l’exploitation de leurs terres par les compagnies minières et gazières. © David Dudenhoefer

Cette page a été créée en 2009 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

La tentative sans précédent du gouvernement péruvien de dissoudre le mouvement indien d’Amazonie a été condamnée par des leaders indigènes du monde entier.

La réprobation mondiale fait suite à l’annonce officielle de dissolution de l’AIDESEP, l’organisation nationale des Indiens d’Amazonie péruvienne.

« Nous, les Bushmen du Botswana, soutenons les Indiens du Pérou et estimons que le gouvernement péruvien et les compagnies d’exploitation pétrolière ne devraient pas négliger les peuples indigènes. Si vous détruisez leur terre, vous détruisez les Indiens eux-mêmes », a déclaré Jumanda Gakelebone de l’organisation bushman First People of the Kalahari.

Armand MacKenzie, du Conseil innu de Nitassinan au Canada, a pour sa part annoncé : « Le gouvernement péruvien devrait rencontrer l’AIDESEP, en tant qu’organisme représentatif des Indiens d’Amazonie, et s’adresser avec respect à ses dirigeants, plutôt que de les poursuivre en justice. »

« C’est scandaleux. Je condamne la tentative du gouvernement péruvien d’anéantir la voix des peuples d’Amazonie péruvienne », a dénoncé Lal Amlai, porte-parole jumma du Bangladesh.

« Si vous vous en prenez à l’AIDESEP, vous visez tous les peuples indigènes – et pas seulement ceux d’Amazonie ou du Pérou », a déclaré un porte-parole de la CAOI, organisation regroupant les communautés indigènes d’Argentine, de Bolivie, du Chili, de Colombie, d’Equateur et du Pérou. La CAOI a qualifié la tentative de dissolution de l’AIDESEP « d’absurdité » et de preuve supplémentaire de la politique « raciste » du gouvernement.

L’AIDESEP s’était fermement opposée aux tentatives du gouvernement d’ouvrir l’Amazonie péruvienne aux compagnies d’exploitation pétrolière, gazière et minière. La proposition de dissolution de l’organisation avait été annoncée par le ministre de la Justice trois jours après l’assaut des forces armées d’une manifestation pacifique indigène à Bagua, au nord du Pérou qui faisait partie d’une vague de protestations dans toute l’Amazonie coordonnée par l’AIDESEP. L’attaque a fait plus de trente morts parmi les civils et les policiers ainsi que deux-cents blessés.

L’AIDESEP, qui a été créée en 1980, représente 350 000 Indiens d’Amazonie péruvienne.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : « Ce qui vient à l’esprit de la plupart des gens lorsqu’on évoque le Pérou est le Machu Pichu, l’un des plus hauts lieux touristiques d’Amérique du Sud. Le Pérou risque maintenant d’être plus connu pour l’attitude répressive de son gouvernement envers le mouvement indigène du pays. »

Pour plus d’informations
Sophie Baillon
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