Racontés par les membres de l'équipe recherche et plaidoyer de Survival International

Cette année, j'ai été invitée à célébrer en mai le 30ème anniversaire du Territoire autochtone yanomami ! Il est difficile d'expliquer l'émotion et la joie ressenties aux côtés d'un grand nombre d'amis yanomami pour célébrer une démarcation obtenue en 1992 après une lutte acharnée de deux décennies. Ils n'ont jamais oublié notre soutien passé et actuel. Et moi, je n'oublierai jamais tout ce que j'ai appris d'eux : générosité et sagesse, chaleur et humour, ainsi que résistance et détermination, grâce à quoi ils ont affronté la violence génocidaire et le racisme. Les Yanomami continuent de lutter contre les orpailleurs et les bandes criminelles qui envahissent leur territoire et soumettent leurs communautés à des attaques constantes. Davi, chaman et leader yanomami, a déclaré que sans Survival les Yanomami ne seraient pas là. Survival sera toujours à leurs côtés. Nous sommes ensemble : a luta continua ! Fiona Watson, directrice de la recherche et du plaidoyer
Une chose qui m'a faite pleurer, m'a rendue fière et que je considère comme notre plus grande victoire de 2022 est que, grâce à notre travail de plaidoyer, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté un projet de loi visant à empêcher l'argent public du pays de financer des violations des droits humains au nom de la conservation. Une de nos vidéos d'un homme baka qui avait été torturé par des gardes forestiers du WWF a été projetée lors de l'audience précédant le vote : enfin, les voix autochtones étaient écoutées ! Nous attendons encore l'approbation du Sénat, mais il s'agit déjà d'une réussite, car 1) nous montrons dans l'arène politique que, dans de nombreux endroits du monde, la conservation entraîne des violations des droits humains ; 2) nous montrons l'impact que peut avoir la pression publique (vous !) ; et 3) nous créons un précédent vital que les organisations de conservation et leurs bailleurs de fonds auront du mal à ignorer. Ensemble, nous décolonisons la conservation ! Fiore Longo, directrice de la campagne Décoloniser la conservation de la nature
Cette année a été riche en rencontres pour décoloniser la conservation de la nature et construire un modèle de conservation qui respecte les droits humains et s'attaque aux véritables causes de la perte de biodiversité et de la crise climatique. Grâce aux entretiens avec des décideurs politiques, nous sommes parvenus à en convaincre certains de s'engager concrètement, par exemple au niveau législatif – certaines de ces lois ayant un impact direct sur la vie des peuples autochtones. Ce qui m’a le plus marqué cette année dans le cadre de cette campagne, c’est le fait que la France ait temporairement suspendu son projet de financement très problématique du parc de Kahuzi-Biega en RDC – où sont commises des atrocités contre les peuples autochtones. Nous voyons les effets de notre travail ! Martin Léna, chargé de plaidoyer
Nous avons accompli beaucoup de choses, mais la violence génocidaire du gouvernement de Bolsonaro, ainsi que de ses alliés, a été implacable. Il encourage ceux qui volent les terres autochtones, attaquent les communautés et tuent les personnes en première ligne du combat. Nous avons perdu plusieurs amis dans la lutte pour les terres autochtones durant cette présidence. Il est plus urgent que jamais de continuer ce combat ; les peuples autochtones sont très résilients et contre toute attente, ensemble, nous gagnons des batailles, comme le renouvellement de l'ordonnance protégeant le territoire d'Ituna Itatá. Votre rôle a été essentiel pour faire pression sur la FUNAI et ça a fonctionné ! Pendant encore trois ans, cette terre sera interdite aux envahisseurs qui menacent la vie des peuples non contactés l'habitant. “S'ils les tuent, il ne restera personne”, m'a dit notre amie Rita Piripkura à propos de ceux qui vivent non contactés. Le chemin est encore long, mais nous savons que nous pouvons toujours compter sur vous. Merci ! Sarah Shenker, responsable des campagnes au Brésil et experte des peuples non contactés
Quel bonheur de voir la réponse massive des sympathisants à notre appel urgent en faveur d'une mobilisation internationale pour les Ayoreo non contactés au Paraguay, à un moment critique pour eux. Je suis encore émue en y repensant. Il s'agit de la plus grande mobilisation sur les réseaux sociaux de l'histoire de Survival ! Nous avons aussi mobilisé de grandes organisations autochtones d'Amérique du Sud et coordonné une déclaration commune sans précédent appelant la Commission interaméricaine des droits de l'homme et les Nations unies à intervenir dans le cas urgent des Ayoreo non contactés. Ensemble, nous avons fait ce que nous faisons le mieux : visibiliser, mobiliser et faire pression, et ce efficacement ! Nous avons réussi à accélérer le processus de restitution du territoire ayoreo, qui était gelé depuis des années. Merci beaucoup ! Teresa Mayo, chargée des campagnes au Pérou et au Paraguay

Rien de ce travail ne serait possible sans le soutien et la générosité de la communauté que constituent nos sympathisants. MERCI !

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L'année 2023 s'annonce pleine de défis. La pression exercée sur les territoires autochtones s'intensifie et leurs ennemis ne se reposent pas, mais cela ne fait que nous rendre plus forts à Survival. À vos côtés, nous continuerons à lutter pour que les peuples autochtones puissent survivre et choisir leur propre avenir : pour les peuples autochtones, la nature et toute l'humanité.

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