Empêchez la destruction d'un peuple autochtone et de sa forêt

Écrivez à Eramet pour demander l’arrêt de ses activités sur les terres des Hongana Manyawa non contactés.

Déforestation due à l'exploitation minière à Halmahera. © mongabay.co.id

Les Hongana Manyawa, dont le nom signifie "peuple de la forêt" dans leur propre langue, sont l'un des derniers peuples nomades de chasseurs-cueilleurs en Indonésie. On estime entre 300 et 500 le nombre de Hongana Manyawa vivant sans contact avec la société majoritaire dans les forêts de l'intérieur de l'île d’Halmahera. 

De vastes zones de leur territoire ont été attribuées à des sociétés minières et, dans certaines régions, les engins de chantier sont déjà à l'œuvre. Nombre d'entre eux fuient déjà l'exploitation minière qui détruit leurs terres ancestrales et dégrade leurs cours d'eau.

Ils pourraient être anéantis par un gigantesque projet d'exploitation du nickel sur l’île d’Halmahera, mené par Weda Bay Nickel et dans lequel sont impliquées des entreprises de Chine, d’Allemagne, ainsi qu’une entreprise française : Eramet. 

La production y est destinée en grande partie à la fabrication de voitures électriques, censées représenter une alternative "verte" aux voitures thermiques. 

Voici encore un cas dans lequel les peuples autochtones, pourtant les moins responsables de la crise climatique, paient le prix des fausses solutions mises en avant par les pays industrialisés. 

Les Hongana Manyawa ont d'urgence besoin de notre soutien. 

Agissez pour empêcher l'anéantissement des Hongana Manyawa !

Écrivez à Eramet pour demander l’arrêt de ses activités sur les terres des Hongana Manyawa non contactés.

 

Eramet en Indonésie

 

Eramet est une entreprise minière et métallurgique française, basée à Paris, dont le capital est détenu à hauteur de 27,13 % par l’État français. L’argent du contribuable français est donc impliqué dans ces activités dévastatrices. 

En 2006, Eramet a acquis les droits d'exploitation d'un énorme gisement en Indonésie. En 2017, elle a conclu un partenariat avec l'entreprise chinoise Tsingshan. Elles dirigent ensemble la coentreprise Weda Bay Nickel (WBN), mais c’est Eramet qui est responsable de l'exploitation minière elle-même. Elle supervise les opérations minières de WBN, tandis que Tsingshan exploite l’usine et les infrastructures de production. 

Ces images satellite de 2016 et 2022 montrent l'ampleur de la destruction du parc industriel Indonesia Weda Bay (IWIP), centre névralgique de l'exploitation minière à Halmahera. Si l'extraction et le traitement du nickel se poursuivent à ce rythme effréné, la forêt des Hongana Manyawa aura bientôt disparu. © Planet Labs Inc. / produit par Earthrise 

before
After

 

L'exploitation minière "verte" menace la vie d’un peuple autochtone non contacté

 

La plus grande menace qui pèse aujourd'hui sur les Hongana Manyawa provient d'une industrie prétendument "verte". 

En effet, leur forêt pousse sur des terres riches en nickel, un métal de plus en plus prisé car entrant dans la composition des batteries de voitures électriques. L’Indonésie est aujourd’hui le premier pays producteur de nickel, et on estime que l’île d’Halmahera contient des réserves non exploitées parmi les plus importantes au monde. 

Le projet de WBN s’inscrit dans le cadre d’une stratégie du gouvernement indonésien visant à faire du pays un important producteur de batteries pour voitures électriques, grâce à l’extraction et à la fusion de nickel et autres minéraux. Un plan dans lequel des multinationales telles que Tesla investissent déjà des milliards de dollars.

Bien que les voitures électriques soient catégorisées dans les alternatives écologiques aux véhicules à moteur thermique, la manière dont le nickel est extrait à Halmahera n’a absolument rien de respectueux de l’environnement. L'Agence internationale de l'énergie estime que 19 tonnes de carbone sont émises pour chaque tonne de nickel fondu et il a été prouvé, dans le cadre d'un projet similaire à Sulawesi, que ce processus entraîne des maladies respiratoires au sein de la population locale. Non seulement cette exploitation minière (qui implique la construction de routes, de fonderies et autres projets industriels d’envergure) dévaste la forêt des Hongana Manyawa, mais elle pollue également l'air et contamine les cours d’eau. De par la multitude de composants chimiques qu’il utilise, le traitement du nickel est souvent très toxique ; en effet, près de deux tonnes de déchets toxiques sont produits pour chaque tonne de minerai traité.

 

Ils empoisonnent notre eau et nous donnent l'impression d'être tués à petit feu.
Femme hongana manyawa

L’exploitation minière sur l’île d’Halmanera détruit les terres, les vies et les moyens de subsistance des Hongana Manyawa. Les Hongana Manyawa non contactés sont en fuite. Sans leur forêt, ils ne survivront pas.

Groupe nomade de Hongana Manyawa dans la forêt d'Halmahera. Les Hongana Manyawa tirent tout ce dont ils ont besoin de la forêt dans laquelle ils vivent depuis des milliers d'années. © AMAN

 

Agissez pour empêcher que les Hongana Manyawa soient anéantis !

Écrivez à Eramet pour demander l’arrêt de ses activités sur les terres des Hongana Manyawa non contactés.

 

Eramet : exploitation des terres autochtones par une entreprise minière “responsable” et “éthique” ! 

 

Eramet est fière de se présenter comme un modèle, affirmant qu'elle sera "une référence en matière de respect des droits de humains". Pourtant elle continue d'exploiter des mines sur le territoire des Hongana Manyawa non contactés.

Eramet opère sans le consentement libre, informé et préalable (CLIP) des peuples autochtones concernés, y compris sur les terres des Hongana Manyawa non contactés. 

Les peuples non contactés ne peuvent évidemment pas donner leur consentement libre, informé et préalable pour l'exploitation de leurs terres – ce qui est requis pour tous les projets ayant lieu sur les territoires autochtones en vertu du droit international, notamment de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Les activités d’Eramet sont donc contraires au droit international. 

De sérieux doutes se posent aussi sur leur conformité au droit français, puisque la loi française sur le devoir de vigilance des entreprises impose à celles-ci d’établir et de mettre en œuvre un "plan de vigilance" dans le but d’identifier les risques résultant de leurs activités et d'empêcher les atteintes graves aux droits humains, à la santé et à la sécurité des personnes, ou encore à l’environnement. 

Regardez cette interview "Voix autochtone" dans laquelle deux aînés hongana manyawa dénoncent la destruction de leur forêt et expriment clairement qu'ils ne consentent pas à ce que des sociétés d'extraction de nickel s'emparent de leurs terres :

 

Agir d'urgence pour les Hongana Manyawa

 

Les Hongana Manyawa ont de toute urgence besoin que leurs terres soient protégées selon les normes les plus strictes, et l'exploitation minière ne peut avoir lieu sans leur véritable consentement libre, informé et préalable (CLIP). Dans le cas des Hongana Manyawa non contactés, aucune exploitation minière n'est donc possible. 

- Eramet et les autres sociétés qui exploitent des mines à Halmahera doivent immédiatement se conformer au droit international et cesser toute exploitation minière, ainsi que tout autre projet sur les terres des peuples autochtones non contactés.

- Le gouvernement indonésien doit établir une zone interdite d'accès afin de protéger les Hongana Manyawa non contactés et leurs territoires.

Avec votre soutien, les territoires des Hongana Manyawa non contactés peuvent être protégés de l'exploitation minière afin qu'ils puissent continuer à vivre comme ils l'entendent sur leurs propres terres. 

Dites à Eramet d'arrêter l'exploitation minière sur les terres des peuples non contactés !

 

 

Implication d’autres entreprises : BASF et Tesla 

 

D’autres grandes entreprises sont impliquées, directement ou indirectement, dans l'exploitation minière des terres des Hongana Manyawa non contactés.

Survival a appris que l'entreprise chimique allemande BASF envisageait également de s'associer à Eramet pour construire une raffinerie à Halmahera et que celle-ci pourrait se situer sur le territoire des Hongana Manyawa non contactés. Cela serait dévastateur pour les Hongana Manyawa non contactés de la région, qui fuient déjà l'exploitation minière.

Tesla, la plus grande entreprise de véhicules électriques au monde, a signé des contrats d'une valeur de plusieurs milliards de dollars américains pour acheter du nickel et du cobalt indonésiens pour ses batteries. Son PDG, Elon Musk, a également mené des négociations de haut niveau avec le gouvernement indonésien en vue d'ouvrir une usine de batteries de voitures électriques dans le pays. Le président indonésien, Joko Widodo, a même offert à Tesla une "concession minière de nickel".

La politique de Tesla en matière de droits des peuples autochtones stipule : "Pour toute extraction et transformation de matières premières utilisées dans les produits Tesla, nous attendons de nos fournisseurs de l'industrie minière qu'ils s'engagent avec des représentants légitimes des communautés autochtones et qu'ils incluent le droit à un consentement libre et éclairé dans leurs opérations."

Pourtant, Tesla a signé des accords avec les entreprises chinoises Huayou Cobalt et CNGR Advanced Material, qui ont toutes deux des liens avec l'exploitation minière du nickel à Halmahera. Bien que les chaînes d'approvisionnement soient secrètes et souvent obscures, les intérêts de Tesla en Indonésie et l'ampleur de l'exploitation minière prévue à Halmahera tendent à indiquer que le nickel extrait d'Halmahera finit dans les voitures Tesla.

 

Elon Musk, PDG de Tesla, et Joko Widodo, président indonésien, se rencontrent au Texas en 2022. Tesla a signé des accords pour acheter des milliards de dollars de nickel à l'Indonésie. © Merdeka.com

 

Demandez aux entreprises de rendre des comptes !

 

 

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