INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Changement climatique

Les peuples autochtones et leurs droits doivent être au cœur du mouvement environnemental et climatique.

Cette page a été créée en 2019 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Les populations autochtones de l’Arctique sont déjà parmi les plus touchées par le changement climatique.Les populations autochtones de l’Arctique sont déjà parmi les plus touchées par le changement climatique. © C. Sarmik/ Survival 2014

Les peuples autochtones sont en première ligne du changement climatique. Ils souffrent déjà, mais leurs voix sont réduites au silence ou marginalisées.
Ils vivent là où les impacts du changement climatique seront probablement les plus importants et ils dépendent en grande partie de l'environnement naturel pour leur subsistance et leur mode de vie. 
Ils sont davantage soumis au changement climatique que d'autres, alors qu’ils sont les personnes qui y contribuent le moins.
De nombreux facteurs du changement climatique – notamment le pétrole, le gaz, l'exploitation minière et la déforestation – ont déjà détruit des terres autochtones.

Certaines des "solutions" proposées pour arrêter le changement climatique menacent également les terres et la vie des peuples autochtones. Les "mesures d'atténuation", telles que les "solutions climatiques naturelles", menacent de violer leurs droits et de faciliter le vol, l'exploitation et la destruction de leurs terres par des gouvernements, des entreprises, de grandes organisations de protection de la nature et d'autres.

Les peuples autochtones doivent être des partenaires clés dans la lutte contre le changement climatique et leurs droits territoriaux doivent être reconnus. Ils sont les meilleurs gardiens du monde naturel et les faits montrent que leurs territoires constituent le meilleur rempart contre la déforestation. Ils ont une connaissance unique de leur environnement.


« Le changement climatique a commencé dans notre pays. Les pays riches ont brûlé et détruit de nombreux kilomètres de forêt amazonienne. Si vous coupez de gros arbres et mettez le feu à la forêt, la Terre s'assèche. Le monde doit écouter le cri de la Terre, qui demande de l'aide. » 
Yanomami, Brésil.

 

Qu’est-ce que le changement climatique ?

 
Le changement climatique fait référence à l'augmentation moyenne de la température de la terre qui résulte des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine. Il est principalement produit par la combustion d’énergies fossiles, mais la déforestation est également à l'origine d'environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre, les forêts agissant comme des "puits" qui absorbent et stockent le carbone, qui est libéré si elles sont brûlées.

Alors qu’il est causé par les sociétés industrialisées, bon nombre des solutions proposées pour atténuer le changement climatique attendent des peuples autochtones qu'ils paient le prix de la destruction que "nous" causons. Ces prétendues solutions sont décidées et imposées sans le consentement des peuples autochtones. Et elles ne fonctionneront pas. Un programme appelé "Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts" (REDD+) a déjà causé des problèmes à de nombreuses communautés, mais n'a rien fait pour empêcher le changement climatique. De nombreuses organisations de protection de la nature veulent maintenant considérablement augmenter la superficie de terres placées sous stricte protection de la faune et de la flore. Cela aura pour effet que les habitants originels en seront expulsés, mais n'arrêtera pas la dégradation de la biodiversité ni le changement climatique.

 

Contre quoi nous battons-nous ?

 
Les fausses solutions au changement climatique.

"La conservation forteresse"

Il est prouvé que les peuples autochtones comprennent et gèrent leur environnement mieux que quiconque. Ce sont 80 % de la biodiversité sur Terre qui se trouvent sur des territoires autochtones et, lorsque les droits des peuples autochtones sur leurs territoires sont garantis, ils obtiennent des résultats de protection de la nature au moins égaux, sinon meilleurs, et ce à une fraction du coût des programmes de conservation conventionnels.

 
Mais les peuples autochtones sont illégalement expulsés de leurs terres ancestrales au nom de la "conservation de la nature" dans le but de créer des parcs nationaux et d'autres zones protégées censés atténuer le changement climatique. Les populations locales sont accusées de "braconnage" alors qu'elles ne chassent que pour se nourrir. Et elles risquent d'être arrêtées, battues, torturées et tuées sur leur propre territoire, tandis que les chasseurs qui payent pour tuer du gros gibier se voient encouragés à poursuivre cette activité. On leur reproche un déclin de la faune qu'ils n'ont pas provoqué.

Les grandes ONG de conservation de la nature, comme le WWF, font maintenant pression pour doubler les zones protégées dans le monde afin qu'elles couvrent 30 % des terres et des océans de la planète. Ces mêmes ONG s'associent à des sociétés d'exploitation forestière et à des entreprises responsables d'énormes émissions de carbone.

Cette idée, désormais appelée le "New Deal for Nature", que l’on peut traduire par "nouveau plan pour la nature", aura des conséquences terribles pour notre environnement et les peuples autochtones. Elle volera les terres à ceux qui sont les mieux placés pour la protéger et détournera l'attention des causes de la destruction de l'environnement. De nombreuses zones protégées invitent au tourisme de masse et abritent souvent des activités de chasse au trophée, d'exploitation forestière et minière. 

Pour plus d'informations, rejoignez notre campagne pour décoloniser la protection de la nature (#DecolonizeConservation).

Les projets de compensation carbone 

L'idée des projets basés sur la "compensation" est que les entreprises et les gouvernements responsables d'une certaine quantité d'émissions de dioxyde de carbone peuvent financer ailleurs des projets qui "capturent" la même quantité de carbone. Cela permet aux véritables pollueurs de blanchir leur image sans pour autant réduire leurs émissions.

Il y a deux façons principales de le faire. Toutes deux sont inefficaces et dangereuses pour les peuples autochtones. Et elles détournent également l'argent des efforts de réduction des émissions de combustibles fossiles.

Les projets REDD+, censés protéger les forêts contre la déforestation, génèrent des "crédits" de carbone que les entreprises et les gouvernements peuvent acheter pour "compenser" leurs émissions de carbone. Les peuples autochtones ont à maintes reprises exprimé leurs préoccupations concernant REDD, qui met un prix sur leurs terres et leurs forêts, risquant ainsi d'entraîner encore plus d'accaparements de terres. Une grande partie des forêts du monde incluses dans les programmes REDD sont les territoires de peuples autochtones ou d'autres populations locales. Ces projets portent atteinte à leurs modes de vie.

Une autre façon de "capturer" des quantités importantes de carbone consiste à recourir à des "solutions climatiques naturelles", comme planter des arbres. Mais de nombreux projets de compensation sèment des cultures d'arbres à croissance rapide, tels que l'eucalyptus et l'acacia, pour gagner de l'argent. Cela peut en fait augmenter plutôt que réduire le carbone : la végétation existante doit être défrichée et les nouvelles plantations sont davantage sujettes aux incendies. La plupart de ces plantations sont récoltées quelques années plus tard pour fabriquer des produits tels que du papier et du charbon de bois, qui renvoient rapidement tout le carbone capturé dans l'atmosphère. De nombreuses plantations auraient besoin de croître pendant des décennies avant de commencer à absorber de grandes quantités de carbone. Les plantations d'arbres à grande échelle détruisent la biodiversité et les terres de peuples autochtones.



« Nous avons vu les expériences d'autres peuples autochtones, qui ont accepté le programme REDD, ses crédits carbone et projets de conservation de la nature. Ils ne peuvent plus chasser, cultiver ou utiliser les matériaux dont ils ont besoin pour les célébrations et les rituels. Nous savons comment prendre soin de la nature parce qu'elle est notre mère et nous ne voulons pas d'un autre accord sur les crédits carbone, parce que c'est juste une autre façon de nous écarter de nos terres sacrées. »  
Kayapo, Brazil

 

Pour quoi nous battons-nous ?

 
Nous devons décoloniser le mouvement environnemental et donner de l'espace aux expériences, aux voix et aux opinions des peuples les plus marginalisés et les plus vulnérables du monde. Les peuples autochtones vivent et gèrent depuis des générations les endroits les plus riches en biodiversité de la planète.  
 
Nous devons placer la diversité humaine au centre de l'action pour le climat, car ceux qui vivent le plus différemment de "nous" sont parmi les mieux placés pour nous aider tout simplement à vivre.
Nous devons mettre fin à l'accaparement des terres au nom de la conservation de la nature ou du changement climatique.
C'est une question d'urgence. Pour les peuples autochtones, la nature et toute l'humanité.

 « Le cadeau de la biodiversité pour l'instant nous appartient, mais si nous le perdons, ce ne sera pas seulement les animaux et les plantes que nous perdrons ; les humains souffriront aussi. Je peux vous dire qu'il y a ici des rivières dont le lit s'assèche, et cela ne s'est jamais produit auparavant. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus manger de mangues sauvages comme nous le faisions autrefois pendant la saison sèche parce qu'elles ne poussent plus comme avant. Ce ne sont là que quelques-uns des changements dus à la destruction de la forêt. » 
'Baka, Cameroun'
 
Il est temps d’écouter
Only together can we fight climate change
Climate change isn’t a thing of the future
We are always fighting to save our planet
 
Pour en savoir plus (en anglais)
Diversity Rules Environment, OK?
New Deal for Nature: Paying the Emperor to Fence the Wind

Pour en savoir plus (en français)

Les mirages de la conservation de la nature

Pourquoi les Solutions fondées sur la Nature ne résoudront pas la crise climatique – elles ne feront qu'enrichir davantage les riches.

 
 

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