Journée mondiale des droits de l'homme : des leaders indigènes assassinés pour avoir défendu leur territoire

10 Décembre 2014

La leader guarani Marinalva Manoel a été poignardée à mort parce qu’elle luttait pour sa terre ancestrale. © Aty Guasu

Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Pour marquer la Journée mondiale des droits de l’homme, Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, attire l’attention sur la crise humanitaire que traversent les peuples indigènes du monde entier en rappelant cinq cas récents d’assassinat de leaders indigènes qui ont lutté pour leurs territoires et leurs droits :

- Marinalva Manoel, porte-parole des Indiens guarani du Brésil, a été poignardée à mort et jetée au bord d’une route en novembre 2014. Elle se battait pour son territoire, dont la plus grande partie a été spoliée par des éleveurs de bétail.

- Quatre leaders asháninka du Pérou ont été tués par balle en septembre 2014. Ils étaient connus pour leur combat contre l’exploitation forestière illégale en Amazonie, faisant d’eux une cible de choix.

L'activiste jumma, Timir Baran Chakma, a été tué après avoir été torturé par l'armée bangladaise. © Survival

- L’activiste jumma, Timir Baran Chakma (également connu sous le nom de Duran Babu Chakma) des Chittagong Hill Tracts au Bangladesh, a été tué après avoir été torturé par l’armée en août 2014. Les Jumma sont victimes d’une violente répression de la part de l’armée bangladaise. On constate depuis peu un redoublement des violences sexuelles à l’encontre des femmes jumma, entraînant souvent leur mort.

- Martinus Yohame, leader indigène indépendantiste de Papouasie occidentale, a disparu en août 2014. Son corps, ligoté et couvert de blessures par balle, a été retrouvé dans un sac qui flottait en pleine mer. Son assassinat a été commis par l’unité militaire spéciale indonésienne, Kopassus, avec laquelle les Etats-Unis ont renouvelé des liens militaires en 2010 après un embargo de 12 ans en raison des violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’armée. Depuis l’occupation brutale de la Papouasie occidentale par l’Indonésie en 1963, on estime que 100 000 Papous ont été assassinés.

Des Indiens isolés de la forêt amazonienne ont établi le contact avec une communauté sédentaire en juin 2014 après le massacre de membres de leurs familles et la destruction de leurs maisons par leurs envahisseurs. © FUNAI/Survival

- Un groupe d’Indiens isolés extrêmement vulnérable est entré en contact avec une communauté indigène sédentaire près de la frontière avec le Brésil en juin 2014. Une équipe d’interprètes a appris qu’ils avaient fui les violentes attaques d’étrangers qui ont massacré les membres de leurs familles et incendié leurs maisons. Les tribus isolées sont les sociétés les plus vulnérables de la planète.

Ce ne sont là que quelques exemples de membres de communautés indigènes qui sont assassinés parce qu’ils luttent pour leur territoire. Dans presque tous les cas, les auteurs de ces crimes ont échappé à la justice. Survival appelle à mettre fin à l’impunité, à une meilleure application de la loi et à la protection des peuples indigènes qui sont pris pour cible et menacés dans leur lutte pour leurs terres et leurs droits.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘On aurait pu supposer que l’offensive du monde industrialisé sur les peuples indigènes était terminée, mais ces cas tragiques rappellent que des meurtres, des massacres et même des génocides se produisent toujours. Les peuples indigènes sont encore soumis à la violence génocidaire, à l’esclavage et au racisme dans le but de spolier leurs terres, leurs ressources et leur force de travail au nom du progrès et de la civilisation. Il s’agit là de l’une des crises les plus urgentes et les plus tragiques de notre époque’.

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