Brésil : Une pétition de 439.000 signatures sera remise au Congrès pour la campagne yanomami contre le Covid

2 Décembre 2020

Cette page a été créée en 2020 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

MISE À JOUR 4 décembre : La pétition a été remise hier lors d’une cérémonie en ligne à laquelle ont participé Dario Yanomami, Mauricio Ye’kwana, la députée Joenia Wapichana et d’autres personnes.

Pour marquer l’occasion, de superbes peintures yanomami représentant les xapiri – des êtres spirituels – ont été projetées sur le Congrès brésilien : photos ci-dessous

Une pétition de 439.000 signatures demandant au gouvernement brésilien de mettre fin au génocide du peuple yanomami sera remise au Congrès à Brasilia le jeudi 3 décembre.

Quand : le 3 décembre
08:00 EST / 10:00 BRT / 14:00 (heure de Paris) : Pétition remise en ligne aux députés fédéraux
17:00 EST / 19:00 BRT / 23:00 (heure de Paris) : Projections d’images yanomami sur les bâtiments du Congrès brésilien

La pétition “MinersOutCovidOut” (OrpailleursDehorsCovidDehors) demande l’expulsion immédiate de 20.000 mineurs illégalement présents sur le territoire autochtone yanomami. Les mineurs ont introduit des maladies extérieures telles que la Covid-19 et la malaria, et leur fouilles ont pollué les rivières.

L’objectif initial de la pétition était de 100.000 signatures.

La Covid-19 sévit désormais dans le territoire yanomami et, rien qu’entre août et octobre, le nombre de cas confirmés est passé de 335 à 1202. Le manque de tests signifie que le nombre réel de cas est probablement beaucoup plus élevé.

Le gouvernement de Jair Bolsonaro soutient les orpailleurs. Ses actions ont sérieusement entravé les efforts visant à empêcher la propagation de la Covid-19 à l’intérieur des territoires autochtones. Peu de mesures ont été mises en place pour expulser les mineurs, dont le nombre a augmenté de façon spectaculaire ces dernières années.

Joenia Wapichana, la première députée autochtone du Brésil, se verra remettre virtuellement la pétition de la part de leaders yanomami et ye’kwana. D’autres représentants autochtones seront également présents lors de cet évènement en ligne.

Le jour où sera remise la pétition, un message de campagne et des peintures yanomami seront projetés sur le bâtiment du Congrès – un fait historique sans précédent.

La remise intervient après la publication d’un nouveau rapport explosif révélant la crise humanitaire qui se déroule dans le territoire yanomami. Dario Yanomami, porte-parole de la campagne et vice-président de Hutukara (une organisation qui représente les Yanomami et les Ye’kwana) a qualifié ce rapport de « document historique [montrant] comment la maladie s’est répandue sur [leur] territoire ».

Un message de remerciement de Dario Yanomami à tous ceux qui ont signé la pétition. © Dario Yanomami/ISA

Dario a déclaré : « Nous voulons remettre ce document aux autorités brésiliennes. C’est un instrument pour dénoncer les problèmes liés à l’invasion par les travailleurs miniers, la contamination de l’environnement, y compris de nos rivières, et l’infection par des maladies, comme cette xawara [épidémie en yanomami], qui tuent beaucoup de gens. »

Fiona Watson, directrice de la recherche et du plaidoyer à Survival, qui a travaillé avec les Yanomami pendant trois décennies, a déclaré aujourd’hui : « Le gouvernement crée rapidement les conditions d’un nouveau génocide du peuple yanomami. Si les autorités n’agissent pas maintenant pour expulser les mineurs et arrêter la propagation du coronavirus et de la malaria, les Yanomami, les Ye’kwana et plusieurs communautés non contactées très vulnérables du territoire verront leur vie brisée de manière irrémédiable. L’inquiétude du public s’accroît et il faut que le gouvernement rende des comptes avant qu’il ne soit trop tard. »

La campagne a été lancée en juin 2020 par plusieurs associations yanomami et ye’kwana : le Forum des leaders yanomami and ye’kwana, l’association yanomami Hutukara (HAY), l’association ye’kwana Wanasseduume (SEDUUME), l’association Kumirayoma des femmes yanomami (AMYK), l’association Texoli Ninam de l’État de Roraima (TANER) et l’Association yanomami du fleuve Cauaburis et de ses affluents (AYRCA).

Elle est soutenue par diverses organisations dans le monde entier, notamment Survival : APIB (Coalition des organisations autochtones du Brésil), COIAB (Organe de coordination des organisations autochtones de l’Amazonie brésilienne), ISA (Instituto Socioambiental), Survival International, Greenpeace Brésil, Conectas Direitos Humanos, Amnesty International Brésil, Rede de Cooperação Amazônica (RCA), l’Institut Igarapé, la Rainforest Foundation USA et la Rainforest Foundation Norvège et Amazon Watch.

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