PEUPLES NON CONTACTÉS:

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Survival présente, aux côtés de leaders autochtones et de Richard Gere, le premier rapport mondial sur les peuples autochtones non contactés

28 Octobre 2025

La directrice de Survival UK, Caroline Pearce, Richard Gere, Lucas Manchineri, Maipatxi Apurinã et Herlín Odicio ont pris la parole à la conférence de presse. Sarah Shenker, chercheuse à Survival s’est chargée de la traduction. ©Jamie Stoker/Survival

Survival International a présenté hier le rapport “Résister pour exister : la lutte mondiale des peuples autochtones non contactés”, la première étude complète et globale sur les peuples vivant en situation d’isolement volontaire. La conférence de presse a eu lieu à Londres en présence des leaders autochtones Lucas Manchineri et Maipatxi Apurinã, du Brésil, Herlín Odicio, du Pérou, ainsi que de l’acteur et militant pour les droits humains Richard Gere.

Cette étude confirme l’existence d’au moins 196 groupes autochtones non contactés vivant dans 10 pays à travers le monde : il s’agit de l’estimation la plus précise à ce jour et la plus récente. Cependant, le rapport révèle également qu’ils sont tous menacés et que la moitié d’entre eux pourraient être anéantie d’ici dix ans si les entreprises et les gouvernements n’agissent pas très rapidement.  

Le rapport, fruit de décennies de recherches menées par Survival, révèle des génocides invisibles qui ont eu lieu en Amazonie, dans le Chaco ainsi que dans les forêts et jungles d’Asie et du Pacifique au cours de la seconde moitié du siècle dernier, et met en garde contre les graves dangers auxquels sont actuellement confrontés les peuples autochtones non contactés.

Plus de 96 % des groupes non contactés sont menacés par les industries extractives, notamment l’exploitation forestière, minière, pétrolière et gazière :

  • l’exploitation forestière menace 65 % de ces peuples,
  • l’exploitation minière plus de 40 %,
  • et l’agro-industrie plus de 20 %.

S'exprimant aux côtés des leaders autochtones, Richard Gere a déclaré :
« Combien de temps encore, dans le monde industrialisé, allons-nous continuer à considérer les peuples autochtones non contactés comme de regrettables dommages collatéraux tout en pillant leurs terres pour satisfaire les besoins pour nos voitures, nos maisons, nos besoins énergétiques, nos bijoux, nos divertissements ? »  

Maipatxi Apurinã, membre du peuple pupīkary (Apurinã), du Brésil, s'est exprimée lors de la conférence de presse aux côtés de Lucas Manchineri, du peuple manxineru. ©Jamie Stoker/Survival

Le rapport examine également les menaces croissantes qui pèsent sur la vie des peuples autochtones non contactés :

  • Les influenceurs à la recherche d’un “premier contact” permettant de créer du contenu monétisable et d’obtenir des likes.
  • Les missionnaires financés par des organisations évangéliques multimillionnaires, qui utilisent des technologies de pointe pour traquer des communautés en situation d’isolement volontaire afin de les évangéliser.
  • Les organisations criminelles violentes liées au narcotrafic ou à l’exploitation minière illégale, qui se développent de plus en plus, surtout en Amazonie.

Au sujet de cette dernière menace, Herlín Odicio, leader autochtone kakataibo et vice-président de l’Organisation régionale AIDESEP Ucayali (ORAU) a déclaré : « Nous sommes inquiets. De plus en plus, les activités criminelles sur nos territoires violent les droits des peuples autochtones, causent l’assassinat de leaders autochtones, ceux d’entre nous qui défendent les territoires. »

Et concernant le danger de forcer les rencontres à des fins d’évangélisation, Maipatxi Apurinã, cheffe de la surveillance territoriale de la COIAB et cheffe de l’OPIAJ, a souligné l’importance de « dire à toute organisation qui tente d’établir un contact avec ces peuples, y compris les missionnaires, qu’il faut cesser de pratiquer cette logique d’intégration et commencer à appliquer une logique de respect à leur égard ».

À travers des témoignages personnels et collectifs d’Autochtones ayant survécu à la dévastation du contact forcé, le rapport met également en lumière la résistance inlassable et la résilience des peuples autochtones non contactés. Il défend l’idée que ces peuples – comme la majorité des peuples autochtones – gèrent et protègent certains des environnements les plus riches et les plus importants en biodiversité de la planète, et qu’ils jouent donc un rôle essentiel dans l’atténuation des impacts négatifs du changement climatique.

À la veille de la COP30, ce message prend encore plus d’importance : protéger leurs territoires est également une condition indispensable pour freiner la crise climatique mondiale. C'est ce qu’a expliqué aux médias Lucas Manchineri, président de la MAPPHA : « À la COP, il est question du changement climatique et pour nous, les peuples autochtones, il est important d’être présents dans ces espaces [...] Nous allons également y faire entendre la voix de nos “proches méfiants”, ceux qui vivent en isolement volontaire [...] Pour dire que ces peuples existent : ce sont des personnes, elles sont importantes pour lutter contre le changement climatique, car elles connaissent toute la biodiversité et utilisent la nature sans avoir d’impact illégal. »

À travers son nouveau site web et son rapport, Survival lance un appel urgent aux gouvernements, aux entreprises et à la société dans son ensemble pour défendre les droits et les territoires des peuples autochtones.

L’organisation souligne également que le fait de refuser tout contact est un choix conscient, et montre que les peuples autochtones non contactés font preuve de résilience et prospèrent lorsqu’ils ne sont pas attaqués.

« Même si nos conclusions révèlent une situation grave et alarmante, il existe une solution. Aujourd’hui, nous avons beaucoup entendu parler des choix et de la résistance des peuples non contactés – et du fait que la solution, c’est de respecter les deux. Cela signifie que les gouvernements doivent reconnaître et faire respecter le droit à l’isolement volontaire ainsi que les droits territoriaux, que les industries doivent cesser d’exploiter leurs ressources, et que tous les autres doivent rester à l’écart », a conclu Caroline Pearce, la directrice de Survival International au Royaume-Uni.

De gauche à droite : Herlín Odicio, Maipatxi Apurinã, Richard Gere et Lucas Manchineri. ©Jamie Stoker/Survival


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Des informations complémentaires et supports :

Coordination d’interviews avec :

  • L’équipe de recherche de Survival ;
  • Des personnes autochtones témoignant de leur vécu face aux menaces décrites dans le rapport ;
  • Des activistes et organisations qui défendent les territoires de groupes autochtones non contactés.

Ressources graphiques et audiovisuelles :

  • Nous disposons de vidéos et d’images de peuples autochtones non contactés ou récemment contactés, disponibles pour les couvertures en lien avec le rapport de Survival et/ou nos campagnes défendant leurs droits.

Coordonnées :
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