Pressions sur l’Union européenne pour que l'accord d'exploitation forestière avec la Malaisie garantisse les droits indigènes

28 Avril 2010

Hommes penan dans la forêt. © Andy Rain/Nick Rain/Survival

Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Un rapport publié par une coalition d’organisations indigènes de Malaisie exhorte l’Union européenne à ne pas signer avec son gouvernement ’l’Accord de partenariat volontaire’ destiné à lutter contre l’exploitation et l’exportation illégales des bois tropicaux tant qu’elle ne sera pas parvenue à ‘forcer’ celui-ci à reconnaître les droits territoriaux des peuples indigènes.

La Malaisie tente actuellement de négocier avec l’Union européenne un accord de partenariat bilatéral relatif à l’application des réglementations forestières conforme aux normes légales européennes. Mais les peuples indigènes de Malaisie soutiennent qu’un tel accord ne pourra être conclu tant que leur gouvernement continuera à autoriser les compagnies d’exploitation forestière à spolier leur terre.

Les compagnies forestières malaisiennes détruisent à grande allure les forêts appartenant aux peuples indigènes, en particulier dans l’Etat du Sarawak (partie malaisienne de l’île de Bornéo). Le Sarawak abrite les chasseurs-cueilleurs penan qui se sont récemment illustrés dans des blocages de routes afin d’empêcher les compagnies forestières de pénétrer dans leurs forêts.

Un Penan a confié à un représentant de Survival : ‘Nos forêts nous importent plus que le développement. Nous ne voulons pas qu’elles soient détruites et rasées, car sans elles nous ne pouvons pas vivre’.

Le rapport publié par les organisations indigènes et écologistes regroupées au sein du réseau JOANGOHutan dénonce la spoliation systématique des territoires indigènes du Sarawak en vue de l’exploitation forestière. Le gouvernement du Sarawak ne reconnaît pas les droits indigènes au mépris de la législation internationale et d’une série de décisions de justice ayant confirmé ces droits.

Malgré leurs protestations, les forêts de nombreux Penan ont été détruites et il leur est devenu difficile de subvenir aux besoins de leurs familles, la déforestation ayant fait fuir le gibier qu’ils chassent et pollué les rivières dans lesquelles ils pêchent.

Dans les régions qui ont subi une déforestation telle qu’elles sont devenues inexploitables, les compagnies plantent des palmiers à huile réduisant les Penan et les autres groupes indigènes à une misère encore plus grande.

Le rapport de JOANGOHutan établit que : ‘Afin d’assurer la légalité du processus de négociation de l’Accord de Partenariat Volontaire-FLEGT [un mécanisme mis en place par l’Union européenne pour améliorer l’application des législations forestières dans les pays producteurs de bois tropicaux] avec la Malaisie et la légitimité même de cet accord, celui-ci doit inclure la reconnaissance des droits collectifs et coutumiers des peuples indigènes sur leurs terres et territoires [et] respecter leur adat (ou coutumes).’

Penan
Peuple

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