Un nouveau rapport révèle la face cachée de la protection de la nature
14 Novembre 2014
Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Lancement de la campagne ‘Les parcs ont besoin des peuples’ à l’occasion du Congrès mondial des parcs naturels
Un nouveau rapport lancé par Survival International – le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes – révèle comment la protection de la nature a conduit à l’expulsion de millions d’autochtones de ‘zones protégées’.
Plusieurs organisations de protection de la nature parmi les plus importantes au monde, telles que le WWF et The Nature Conservancy sont impliquées dans ce scandale. Et United for Wildlife, l’organisation fondée par le prince William et le prince Harry, ignore les appels qui lui ont été lancés visant à garantir les droits des peuples indigènes à vivre sur leurs terres ancestrales et à y pratiquer la chasse de subsistance.
Le lancement du rapport ‘Les parcs ont besoin des peuples’ coïncide avec la Conférence mondiale des parcs naturels qui a lieu à Sydney, une conférence sur la conservation des aires protégées qui se tient chaque décennie et qui prècède le lancement de United for Wildlife par le Prince William et sa femme Kate aux États-Unis le mois prochain.
Le rapport de Survival montre que la plupart des zones protégées sont, ou ont été, les terres ancestrales de peuples indigènes qui en dépendent et qui les gèrent depuis des millénaires. En dépit de cela, au nom de la protection de la nature :
• Des peuples indigènes sont illégalement expulsés de ces terres.
• Ils sont accusés de ‘braconnage’ parce qu’ils chassent pour se nourrir.
• Ils sont confrontés aux arrestations, aux coups, à la torture et à la mort aux mains de brigades anti-braconnage.
• Si les autochtones ont été expulsés de leurs terres, on y accueille les touristes, et même dans certains cas, des chasseurs de gros gibier.
Le rapport ‘Les parcs ont besoin des peuples’ examine les cas d’expulsion en cours, tels que ceux des Pygmées baka du Cameroun, des Bushmen du Botswana et des tribus des réserves de tigres en Inde. Ce modèle de protection de la nature s’apparente à la création, au XIXe siècle, des parcs nationaux de Yellowstone et de Yosemite aux Etats-Unis, qui conduisit à l’éviction brutale de tribus amérindiennes.
Dauqoo Xukuri, un Bushman de la Réserve naturelle du Kalahari central au Botswana a dit : ‘Je m’assois et regarde l’horizon autour de moi. Partout où il y a des Bushmen, il y a du gibier. Pourquoi? Parce que nous savons comment prendre soin de la faune’.
Le rapport de Survival conclut que le modèle actuel de protection de la nature nécessite un changement radical. La protection de la nature doit se conformer au droit international, elle doit protéger les droits territoriaux des peuples indigènes, être à leur écoute quant au type d’aide dont ils ont besoin pour protéger leurs terres et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir leur survie.
Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Des millions sont dépensés chaque jour par les écologistes en dépit de la crise environnementale que nous connaissons. Il est temps de se réveiller et de se rendre à l’évidence qu’il existe une autre voie bien meilleure. Tout d’abord, les droits des peuples indigènes doivent être reconnus et respectés. Ensuite, ils doivent être traités comme les meilleurs défenseurs de leurs propres terres. Les écologistes devraient admettre qu’ils sont leurs partenaires privilégiés dans cette affaire’.
Notes aux rédactions :
- Télécharger le rapport ‘Les parcs ont besoin des peuples’ ici (pdf, 700 Ko en anglais)
- Visitez la page de la campagne ‘Les parcs ont besoin des peuples’ de Survival pour plus d’informations.