Un Awá récemment contacté s'exprime pour la première fois
13 Août 2015
Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Pour la première fois, Irahoa, un Awá tout récemment contacté, s’exprime dans une vidéo.
Irahoa Awá, sa mère Jakarewyj et sa tante Amakaria ont été forcés de quitter leur territoire, dans l’Amazonie brésilienne après avoir été ‘encerclés par des bûcherons’. Dans une vidéo touchante, Irahoa explique à Survival qu’en tant que seul homme de son groupe il avait l’habitude de chasser seul et il raconte comment il a été forcé de fuir pour échapper à des bûcherons qui avaient envahi sa forêt.
Irahoa a raconté : ’J’ai vu des hommes étranges dans la forêt, et je les ai entendus faire beaucoup de bruit! J’ai dû fuir pour m’éloigner d’eux car ils étaient dans ma forêt. J’avais peur d’eux! Je devais fuir. J’ai couru pendant des heures et c’est comme ça que je me suis retrouvé ici’.
Ecoutez l’histoire d’Irahoa.
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On estime qu’une centaine d’Awá vivent de manière isolée, ce qui en fait l’une des sociétés les plus vulnérables au monde. Ils pourraient être décimés par la violence des étrangers qui volent leurs terres et leurs ressources, et par des maladies comme la grippe ou la rougeole contre lesquelles ils n’ont aucune immunité.
L’histoire de la famille d’Irahoa est un triste rappel des dangers qui peuvent survenir durant la phase de contact initial. Peu de temps après le premier contact et malgré la présence d’équipes médicales spécialisées, la mère et la tante d’Irahoa sont tombées gravement malades. Selon Irahoa et des Awá sédentarisés, les autres membres du groupe ont succombé de maladies telles que la grippe, introduites par des personnes étrangères à leur territoire.
Alors que le gouvernement brésilien a lancé une vaste opération pour expulser les bûcherons, les colons et les éleveurs illégaux du territoire central des Awá, d’autres territoires continuent d’être envahis et détruits. Survival appelle le gouvernement brésilien à expulser les envahisseurs de ces territoires afin d’assurer la survie d’une des tribus isolées les plus menacées au monde.
Survival a condamné les appels lancés par les anthropologues nord-américains Kim Hill et Robert Walker à forcer le contact avec les tribus isolées. La décision d’entrer ou non en contact avec l’extérieur doit être prise par les tribus elles-mêmes.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a écrit dans le journal américain Truthout que protéger les droits territoriaux des peuples indigènes d’Amérique du Sud est la clef pour empêcher leur anéantissement.
Stephen Corry a déclaré aujourd’hui : ‘Les droits des peuples indigènes ont avancé depuis cinquante ans. A l’époque les éleveurs pouvaient échapper à la justice en expliquant qu’ils ne savaient pas qu’il ne fallait pas tuer des Indiens. Il est essentiel de se rappeler aujourd’hui ce qui est le plus important. Il ne faut pas oublier l’essentiel : il est illégal d’entreprendre quoi que ce soit sur les terres indigènes sans leur consentement car ils en sont propriétaires. Toute incursion sur les terres de tribus isolées viole ce principe de manière flagrante.’