Des Indiens brésiliens kidnappés par des éleveurs
22 Septembre 2015
Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Des membres de l’un des peuples les plus persécutés du Brésil ont été kidnappés par les éleveurs qui occupent leur territoire. Ces derniers ont attaqué leur communauté et forcé les femmes et les enfants à prendre la fuite.
Les Indiens guarani de la communauté de Pyelito Kuê ont réoccupé mercredi dernier une petite parcelle de leur terre ancestrale et subissent depuis lors des attaques. Une femme guarani a été violée et battue. Elle a été transportée à l’hôpital.
Vendredi dernier, des hommes armés à la solde des éleveurs ont à nouveau attaqué les Indiens. Des rapports font état de plusieurs blessés et de nombreuses personnes ayant dû se réfugier dans la forêt. Environ 30 personnes ont été emmenées de force en camion, puis jetées au bord d’une route.
Le matériel de communication fourni par Survival pour le projet Voix indigènes utilisé par les Indiens pour communiquer avec le monde extérieur, a été détruit par les hommes armés.
Voir une vidéo de Marcio Guarani, le chef de la communauté de Pyelito Kuê appelant le gouvernement brésilien à démarquer le territoire de la communauté (via Voix indigènes de juillet 2015):
Les Indiens survivent misérablement depuis des années dans des réserves surpeuplées sur une minuscule parcelle de terre, coincés entre une rivière et des champs de soja, au milieu d’une plantation d’eucalyptus. Toutes leurs terres ont été spoliées par des éleveurs, dont les hommes de main les attaquent régulièrement.
Marcio, le chef de la communauté, a déclaré à Survival : ‘La situation est terrible ici. Les hommes nous ont attaqués au beau milieu de la nuit. Ils ont brûlé tout ce qui nous appartenait. Ils nous ont tiré dessus. Des membres de ma famille ont été blessés et beaucoup de gens se sont enfuis. Je ne sais pas où ils sont ni comment ils vont. Nous allons faire tout notre possible pour récupérer nos terres. Nous n’abandonnerons pas’.
Cette offensive est la dernière d’une série de violentes attaques perpétrées par des éleveurs contre les Guarani du Brésil. Selon la Constitution brésilienne toutes leurs terres auraient dû leur être restituées en 1993, mais 22 ans après nombre d’entre eux demeurent sans terre et dans le dénuement le plus total.