Le progrès peut tuer : une ‘épidémie’ de VIH/sida frappe des Indiens vénézuéliens

15 Janvier 2016

Une épidémie de VIH/sida est en train de décimer les Indiens warao au Venezuela. © Fiona Watson/Survival

Cette page a été créée en 2016 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Des experts ont rapporté qu’une ‘épidémie’ de VIH/sida était en train de décimer les Indiens warao au Venezuela.

Cette nouvelle illustre de manière frappante les conséquences désastreuses de la spoliation des terres et de la perte d’autonomie des peuples indigènes, révélées dans le nouveau rapport de Survival ‘Le progrès peut tuer’.

Le VIH/sida était encore inconnu des Warao jusqu’à très récemment – les premiers cas ont été enregistrés en 2007. Une souche particulièrement agressive du virus frappe désormais des dizaines de communautés warao et la maladie se propage rapidement.

Une étude réalisée dans 8 communautés a révélé que 10% des Warao avaient contracté la maladie. Ce taux est vingt fois supérieur à celui des Vénézuéliens non-indigènes et représente le double de celui de l’Afrique subsaharienne.

Le taux d’infection des bébés warao par le VIH/sida est aussi extrêmement élevé.

‘Le sida nous tue, les uns après les autres’ a déclaré un homme warao.

Des experts ont rapporté que le VIH/sida avait été introduit dans les communautés par des mineurs illégaux. De plus, de nombreux Warao se sont installés dans des villes à proximité pour chercher du travail et y ont été infectés par des non-Indiens. Ils avaient été obligés de quitter leurs communautés suite à la pollution de leurs rivières par des compagnies pétrolières.

Les prospections minière et pétrolière sont monnaie courante au Venezuela et menacent la survie de plusieurs communautés indigènes qui s’y sont particulièrement opposées ces dernières années.

Des taux élevés d’hépatite et de tuberculose ont été constatés chez les Warao. Ils sont également confrontés à d’autres problèmes sanitaires. Malgré les demandes répétées qu’ils ont faites au gouvernement, ils n’ont qu’un accès limité au système de santé.

Les Warao vivent dans la région du delta de l’Orénoque, à l’est du Venezuela. Nombre d’entre eux vivent dans des huttes en toit de chaume construites sur pilotis et ils entretiennent une relation particulière avec leurs rivières dont ils dépendent pour boire, se nourrir et se déplacer.

Survival exhorte les Nations unies à veiller à ce que les droits territoriaux des peuples indigènes soient mieux appliqués et appelle le Venezuela, ainsi que tous les Etats, à respecter les engagements qu’ils ont pris auprès de leurs citoyens appartenant à des communautés indigènes.

- Une version actualisée du rapport de Survival ‘Le progrès peut tuer’ est disponible en anglais.

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