Venezuela : les Yanomami appellent au respect de leurs droits territoriaux 

6 Mai 2016

Survival travaille depuis des décennies avec les Yanomami. L’organisation a mené de nombreuses campagnes pour protéger leurs droits. © Fiona Watson/Survival

Cette page a été créée en 2016 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Le mois dernier, des représentants yanomami ont remis au gouvernement vénézuélien une demande officielle pour la reconnaissance de leur territoire.

Les Yanomami exhortent les autorités à reconnaître leurs droits collectifs à la terre, tels qu’ils sont garantis par la Constitution vénézuélienne. Obtenir cette reconnaissance leur permettra de protéger la forêt amazonienne pour les générations futures.

Une grande partie de leurs terres se trouve actuellement au sein de deux parcs nationaux formant une réserve de biosphère reconnue par l’UNESCO. Cependant, un titre de propriété collectif leur apporterait une plus grande sécurité et leur permettrait de mieux protéger la forêt dans laquelle ils vivent depuis des temps immémoriaux.

L’organisation yanomami Horonami ainsi que de nombreuses autres communautés autochtones ont joint leurs efforts afin de centraliser différentes études, un recensement ainsi que des cartes numériques qui étayent leur demande de droits territoriaux.

De nombreux mineurs illégaux ont envahi une grande partie de leurs terres au cours de ces 30 dernières années. Les conséquences pour cette tribu isolée ont été particulièrement dramatiques : des attaques visant à les exterminer ont été menées par des mineurs armés opérant illégalement sur leur territoire, et ces derniers leur ont également transmis des maladies mortelles telles que le paludisme, la rougeole ou encore la grippe. Les Yanomami ont également été témoins de la destruction croissante de leur forêt, ce qui a rendu leurs activités traditionnelles de pêche et de chasse plus difficiles.

Vidéo : Des images des conséquences dévastatrices de l’exploitation minière sur le territoire des Yanomami du Brésil commentées par Davi Kopenawa, porte-parole et chamane yanomami.

Le 4 avril 2016, deux réseaux d’organisations autochtones d’Amazonie vénézuélienne ont écrit au Président pour attirer son attention sur la situation dramatique des communautés touchées par l’exploitation minière illégale.

Au Brésil, les Yanomami ont réussi à obtenir un grand territoire protégé, ce qui leur a permis de se développer à nouveau suite aux conséquences dramatiques entraînées par le premier contact. © Luciano Padrão/CAFOD

Dans l’Etat vénézuélien d’Amazonas, toute activité minière est interdite depuis 1989. Pourtant, les mineurs continuent d’opérer illégalement et les communautés autochtones font état d’une augmentation notable de l’utilisation de dragues, de tuyaux hydrauliques à haute pression, et de la présence de mercure et d’autres substances hautement toxiques dans la région.

Les poissons et l’eau dont de nombreuses communautés dépendent pour leur subsistance ont été contaminés, des cours d’eau ont été modifiés et de grandes parties de la forêt ont été détruites par les mineurs.

Selon les organisations autochtones COIAM et ORPIA, l’exploitation minière encourage le trafic de drogue, la contrebande de produits nationaux, la prostitution et l’invasion des territoires autochtones par des groupes armés ainsi que par des Brésiliens, mais aussi des Colombiens, étrangers aux communautés.

Malgré de nombreux rapports publiés sur la question et un appel croissant à l’action gouvernementale, les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour résoudre cette situation. Les organisations indigènes souhaitent être consultées par le gouvernement et participer à l’effort contre l’exploitation minière illégale.

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