Des Indiens bari s'expriment enfin devant la Cour suprême

12 Mars 2010

Les Bari se préparent pour la pêche collective. © Fiona Watson/ Survival

Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Lors d’une audience décisive de la Cour suprême qui a eu lieu la semaine dernière à Caracas, treize Indiens bari de la Sierra de Perijá, à l’ouest du Venezuela, ont défendu leurs droits sur leur terre ancestrale.

La législation vénézuélienne garantit aux peuples indigènes le droit de posséder leur propre terre et la Constitution, approuvée par référendum populaire en 1999, stipule que tous les territoires indigènes devaient être démarqués en 2001. Cependant, les Bari attendent toujours leur titre foncier.

C’est la première fois qu’une audience à la Cour est accordée aux Bari qui demandent à être entendus depuis une dizaine d’années.

Lors de l’audience de la semaine dernière, un leader bari a déclaré : ‘Notre dieu Sabaseba nous a ordonné de protéger nos montagnes. La terre du Venezuela est la demeure de Sabaseba. La Cour doit la protéger autant que nos droits humains.

La Cour doit rendre son verdict prochainement.

La réserve indigène bari, où vivent la plupart des Bari, est actuellement envahie par les orpailleurs, les bûcherons et les trafiquants de drogue.

La vie et les moyens de subsistance des Bari sont menacés par ces envahisseurs qui leur transmettent des maladies telles que la tuberculose, détruisent la forêt et polluent les rivières, faisant disparaître les poissons et le gibier dont ils dépendent pour leur survie. Ils amènent également la violence, harcèlent les Bari et les réquisitionnent pour le trafic de drogue.

Un Bari a été détenu pendant cinq mois suite à son arrestation et à celles de deux autres membres de sa communauté par la garde nationale. Transportés du côté colombien de la frontière, ils ont été torturés et présentés comme des trafiquants de drogue devant les journalistes.

Ce détenu, dont l’état de santé est préoccupant, n’a aucun accès à un avocat ou à un interprète, en totale contradition avec la Constitution vénézuélienne.

Evoquant le sort de cet homme, un leader bari a affirmé : ‘Il est innocent. Toute la communauté en est témoin. Vous nous videz de notre sang et de notre vie’.

Survival a porté cette affaire devant le gouvernement vénézuélien et a demandé sa relâche immédiate, les autorités n’ayant fourni aucune preuve crédible justifiant son arrestation et sa détention.

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