Les Pygmées émettent un avertissement sur les politiques de changement climatique
19 Juillet 2010
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Les membres des communautés pygmées du Cameroun ont lancé un message clair à la suite des discussions du sommet de Copenhague sur le changement climatique : leurs droits sur leurs forêts doivent être respectés.
Selon l’ONG Forest Peoples Programme, les Pygmées baka, bagyeli et bakola craignent que les projets visant à combattre le changement climatique ne les excluent de leurs forêts et déplorent que le changement climatique affecte déjà leurs forêts.
L’un des éléments centraux des négociations internationales en cours sur le changement climatique est le processus REDD visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts. Les projets réalisés dans le cadre du REDD pourraient contribuer à protéger les forêts et les communautés qui en dépendent, mais seulement s’ils sont développés avec la pleine participation des peuples concernés et s’ils incluent leurs droits à la terre.
La dernière version de REDD, REDDplus, s’attache à la conservation, à la gestion des forêts et à l’augmentation des stocks de carbone qui sont source d’inquiétude pour les peuples indigènes. Les Pygmées ont souffert à la fois de la déforestation de leurs terres et des programmes de conservation qui les en ont exclus.
Les communautés pygmées du Cameroun annoncent qu’elles n’accepteront le processus REDD que si leurs droits territoriaux et leur droit au consentement libre, préalable et informé sur les projets qui les concernent sont respectés et que si elles reçoivent des parts équitables des bénéfices de ces projets.
‘Si nous parlons de conservation, alors les Baka sont les meilleurs protecteurs de la nature. Nous vivons ici depuis des temps immémoriaux et les forêts n’ont pas disparu. Ceux qui prétendent aujourd’hui préserver les forêts sont ceux qui les pillent. Nous assistons chaque jour à l’abattage de larges pans de notre forêt. N’est-ce pas ce même gouvernement qui autorise cette destruction ?’ Daniel Njanga, Cameroun.