L'Eglise appelle à l'arrêt de la violence à l'encontre des Guarani
4 Octobre 2010
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Les évêques brésiliens ont appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme aux attaques des communautés guarani dans l’Etat du Mato Grosso do Sul, au sud de l’Amazonie.
Le mois dernier, les habitants de la communauté guarani Y’poi étaient retenus en otage par des hommes de main après être retournés sur leur terre ancestrale, aujourd’hui occupée par une ferme.
Les Guarani d’une autre communauté, Ita’y Ka’aguyrusu, qui avaient tenté de réoccuper leur territoire, ont été victimes de plusieurs attaques armées et la violence continue encore. On a appris que des fermiers n’ont pas hésité à frapper femmes et enfants et à utiliser des engins explosifs contre eux.
Les évêques ont qualifié la situation des Guarani de ‘violation outrageuse de leurs droits’ et ont appelé les autorités à respecter la loi brésilienne en démarquant le territoire guarani, afin ‘de mettre un terme à la violence honteuse qui sévit dans la région et pour protéger les vies de ce peuple qui honore le pays par sa culture et ses coutumes’.
De nombreux Guarani du Mato Grosso do Sul vivent dans des conditions dramatiques dans des réserves surpeuplées ou au bord des routes, la plus grande partie de leur territoire ayant été spoliée pour faire place à l’élevage de bétail et aux plantations de soja et de canne à sucre.
Dans le passé, des communautés guarani qui avaient réoccupé leurs terres, lasses d’attendre leur démarcation officielle, ont été victimes de violentes attaques. Certains de leurs leaders ont été assassinés, dont le chef guarani de renommée internationale, Marcos Veron.
L’expert des Nations-Unies sur les peuples indigènes a publié le mois dernier un rapport dans lequel il se dit ‘profondément préoccupé par la flambée de violence exercée à l’encontre des Guarani et par les graves répercussions sur leurs communautés de la politique agressive des gouvernements qui ont cédé par le passé de grandes étendues de terres indigènes à des fermiers non indigènes’.