Le choc épidémiologique a tué 15% d’un groupe d’Indiens isolés en l’espace d’une décennie
6 Janvier 2011
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Au Brésil, 15% des Indiens korubo récemment contactés sont morts depuis l’an 2000 par suite de carence sanitaire.
L’alerte a été donnée par l’ONG indigéniste brésilienne Centro de Trabalho Indigenista – CTI.Les Korubo sont l’un des groupes indiens vivant dans le territoire indigène de la Vallée du Javari, dans la partie occidentale de l’Amazonie brésilienne, où l’explosion de maladies inflammatoires, particulièrement l’hépatite B et D, ravage la population indienne.
La plupart des Korubo vivent encore dans l’isolement. En 1996, les autorités brésiliennes avaient contacté un petit groupe qui s’était séparé du groupe principal pour s’installer à proximité d’une région colonisée par des étrangers et ces derniers leur transmettent des maladies contre lesquelles ils ne sont pas immunisés.
Le CTI a révélé que durant cette dernière décennie 8% de la population indienne de la Vallée du Javari a disparu des suites de problèmes de santé et de suicides : une moyenne d’un mort tous les douze jours.
Jorge Marubo, du groupe marubo de la Vallée du Javari a déploré : ‘Les Indiens brésiliens continuent d’être décimés par les maladies… cela doit cesser’.
Les enfants et les nouveaux-nés sont les plus gravement affectés, le taux de mortalité infantile est alarmant : presque la moitié des décès de cette dernière décennie concernaient des bébés de moins d’un an.
Le rapport du CTI indique que les Indiens de la Vallée du Javari ont été infectés par l’hépatite dans les années 1970, après leur premier contact avec des non-Indiens.
Il dénonce qu’en dépit du fait que le gouvernement brésilien soit informé de l’alarmante situation sanitaire des Indiens depuis au moins 15 ans, il n’a pas pris les mesures nécessaires pour leur fournir les services de santé adéquats.
La Vallée du Javari est le deuxième plus grand territoire indigène du Brésil. Il abrite près de 4000 Indiens dont les Kanamari, les Kulina, les Marubo, les Matsés, les Matis, les Korubo et les Tsohom Djapá.
Plusieurs groupes d’Indiens isolés vivent dans cette région reculée, près de la frontière péruvienne. N’ayant aucune ou très peu d’immunité face aux maladies extérieures, ils sont extrêmement vulnérables à tout contact.