Des éleveurs de rennes s'affrontent à un géant pétrolier russe
14 Mai 2014
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Les éleveurs de rennes komi-izhemtsi de Sibérie occidentale se sont opposés à la mainmise du géant russe Lukoil sur leurs terres pour l’exploration et le forage pétrolier. Ils exigent que la compagnie suspende l’exploration pétrolière, la production et le transport sur leur territoire jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
Les Izhemtsi sont un peuple semi-nomade d’éleveurs de rennes qui vit dans la République de Komi en Russie, à l’ouest de la chaîne de l’Oural. Ce mouvement de protestation a été déclenché par la découverte en février de plusieurs plates-formes pétrolières aux abords d’un village izhemtsi. Les plates-formes ont été construites sans l’accord des communautés locales, ni même sans qu’elles en soient averties.
Les communautés s’opposent également à ce qu’elles considèrent comme une opération de nettoyage inefficace suite à une fuite de pétrole qui avait provoqué un incendie en mars dernier. Les communautés, situées à 10 kilomètres de la fuite ont rapporté avoir été envahies de nuages de fumée noire durant deux jours.
Dans un communiqué, quinze communautés komi-izhemtsi ont déclaré : ‘Nous, les Komi-Izhemtsi, sommes un peuple indigène et cette terre est la nôtre. Nous ne tolérerons plus l’exploitation prédatrice de nos ressources minérales et l’irresponsabilité environnementale de Lukoil. Nous devons devenir des partenaires de plein droit dans la mise en place des projets industriels sur nos terres’.
Simultanément, au sud-est de Komi, dans la région de Khanty-Mansiisk en Sibérie occidentale, territoire des Khanty et des Mansi, le Parlement régional tente de saper la législation qui protège les droits fonciers des peuples du Grand Nord. Les territoires de plusieurs communautés khanty et mansi bénéficiaient par le passé d’une protection qui ne permettait pas l’intrusion de compagnies pétrolières et gazières sans leur autorisation et sans qu’elles respectent un certain nombre de normes environnementales.
Toutefois, si le Parlement régional réussit à modifier cette législation, les exigences environnementales seront supprimées, ouvrant les territoires de ces peuples à l’exploitation à outrance, ce qui les rendra vulnérables à la manipulation et à la pression des compagnies.