Attaque d'une organisation evenk de Sibérie
14 Décembre 2012
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Le 4 octobre dernier, des tireurs masqués ont pris d’assaut le siège de Dylacha, une coopérative indigène des Evenk de Buryatia en Sibérie, et ont enlevé deux hommes vers une destination inconnue.
Après plusieurs semaines de silence, l’un des otages a pu joindre sa famille par téléphone. Il a affirmé avoir été battu et menacé.
Des témoins ont déclaré que des agresseurs non identifiés ont fait irruption dans la coopérative et ont regroupé les employés sous la menace de leur arme avant de kidnapper les deux hommes.
Selon des sources locales, les tireurs portaient des uniformes de l’OMON (une unité spéciale de la police qui dépend du ministère de l’Intérieur) et auraient été secondés par les services secrets.
Dylacha est une ‘obschina’, une coopérative evenk qui rassemble les membres de la communauté pour assurer la gestion du troupeau de rennes, de la chasse et de la pêche. Ils exploitent également une petite mine de néphrite (jade) sur leur terre, tout en veillant à ce qu’elle n’interfère pas dans leurs activités traditionnelles. Les deux hommes enlevés participaient aux activités minières de la coopérative.
Depuis l’assaut, Dylacha a été accusée d’exploiter la mine de néphrite en dehors de sa concession. Cependant, aucune preuve n’a été apportée pour appuyer cette accusation et lors de l’assaut, personne n’a été interrogé à ce sujet. Tout le stock de néphrite des Evenk a été confisqué dans le cadre de l’enquête.
Les membres de Dylacha pensent qu’ils ont été la cible de représailles pour avoir empêché, il y a quelques mois, l’exploitation commerciale de la néphrite sur leurs territoires de chasse. La compagnie qui avait vu sa demande refusée aurait des relations étroites avec les services secrets russes et le ministère de l’Intérieur.
Cette attaque, ainsi que la suspension de la plus grande organisation indigène russe, RAIPON, font craindre de nouvelles menaces d’intimidation et de persécution à ceux qui défendent les territoires indigènes de Russie contre l’exploitation à outrance.