Au Venezuela, des Indiens manifestent contre la violence de l’exploitation minière
18 Juin 2015
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Des Indiens vénézuéliens ont récemment bloqué la piste d’atterrissage du parc national de Canaima, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, afin de protester contre les mineurs illégaux qui dévastent leurs terres et menacent leur survie.
Ces dernières années, l’exploitation illégale de l’or, de diamants et autres minéraux – parfois organisée par des groupes armés qui revendiquent appartenir à la guérilla colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) – s’est propagée dans toute l’Amazonie vénézuélienne, affectant des groupes indiens tels que les Yanomami, les Hoti, les Eñepa, les Yekuana et les Arekuna.
Un porte-parole arekuna a confié à Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes : ‘L’exploitation minière sur nos terres ancestrales est un grave problème. Les mineurs extraient nos ressources les plus précieuses et la terre nous appelle à l’aide. Nos rivières se tarissent. Nous devons prendre soin de la nature. Si nous ne le faisons pas, c’est toute la planète qui en souffrira’.
Les rivières sont polluées par le mercure, une substance hautement toxique utilisée pour l’extraction de l’or qui contamine la chaîne alimentaire ainsi que les réserves d’eau potable des Indiens, ce qui a des conséquences désastreuses sur leur santé. La pénétration de groupes armés dans certaines communautés indigènes a entraîné prostitution et alcoolisme.
Une étude révèle que la majorité des femmes indigènes qui vivent le long de la rivière Caura en Amazonie ont un taux de mercure sanguin supérieur à la limite admise au niveau international. L’étude démontre également qu’un tiers d’entre elles présentent un risque élevé de mettre au monde un enfant atteint de troubles neurologiques.
Les Indiens ont dénoncé l’inertie de l’armée vénézuélienne qui n’est pas parvenue à combattre l’exploitation minière illégale et qui a ‘créé un climat de terreur et de peur’. On sait que certains officiers sont impliqués dans le commerce illicite de l’or.
Bien que la Constitution vénézuélienne reconnaisse les droits territoriaux des peuples indigènes, peu d’entre eux ont reçu des titres de propriété officiels sur leurs territoires ancestraux. De plus, le gouvernement a annoncé qu’il ouvrirait de grandes parties de la forêt amazonienne – y compris des terres appartenant aux Indiens – à l’exploitation minière légale.
Les peuples indigènes sont les meilleurs écologistes et les meilleurs gardiens du monde naturel, pourtant leurs terres et leurs ressources sont spoliées par les sociétés industrialisées au nom du progrès et de la civilisation.