Inde : Les Dongria Kondh reprennent la lutte contre l’exploitation minière de leurs collines sacrées

7 Mars 2016

Les Dongria, dont le nom vient de dongar, ‘collines’, ont refusé à l’unanimité l’ouverture d’une mine sur leurs terres, jurant de toujours protéger les collines sacrées de Niyamgiri. © Bikash Khemka/Survival

Cette page a été créée en 2016 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Dans l’Etat d’Odisha, les Dongria Kondh, l’une des tribus les plus isolées de l’Inde, font face à une nouvelle menace d’exploitation minière sur leurs terres ancestrales. Ils étaient initialement menacés par le projet d’ouverture d’une mine de bauxite – du minerai d’aluminium – à ciel ouvert sur leurs collines sacrées de Niyamgiri. Le projet était mené par la compagnie minière britannique Vedanta Resources, qui avait ouvert une raffinerie près des collines et extrayait la bauxite sans avoir obtenu de permis d’exploitation. En 2013, les Dongria Kondh avaient gagné une bataille juridique sans précédent et empêché l’ouverture de la mine. Aujourd’hui, les activités de la raffinerie continuent, à perte, et l’Etat d’Odisha compte bien relancer les projets miniers dans la région.

Un jugement de la Cour Suprême indienne avait mis fin au projet en remettant la décision entre les mains des Dongria. Les douze villages dongria consultés avaient en effet refusé à l’unanimité l’ouverture de la mine lors d’un référendum historique.

Aujourd’hui pourtant, l’Etat d’Odisha tente de relancer le projet et fait pression pour qu’un nouveau référendum soit organisé auprès des Dongria Kondh. En dépit d’une forte résistance de la tribu au projet, les autorités souhaitent maintenir la raffinerie ouverte et amplifier les activités minières. Ces dernières seraient cette fois-ci menées par la compagnie minière locale Odisha mining corporation.

Survival a fait campagne contre les projets de Vedanta et continuera de défendre le droit des Dongria à protéger leurs collines sacrées. © M. Cowan/Survival

Niyamgiri est une région de collines densément boisées, de gorges profondes et de cascades. Les Dongria Kondh ne dépendent pas seulement des collines de Niyamgiri pour leur subsistance, ils les considèrent aussi comme leur territoire ancestral sacré, fondement de leur identité et de leur mode de vie.

Mukuna Sikaka, un Dongria, avait déclaré l’an passé : ‘‘Nous n’autoriserons jamais l’exploitation minière de Niyamgiri – qu’importent les efforts déployés par le gouvernement’.

Survival International avait mené une campagne mondiale de grande envergure contre les projets de Vedanta. L’organisation exhorte aujourd’hui l’Etat d’Odisha à respecter la décision initiale des Dongria Kondh.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : ‘Il est très décevant de voir que les autorités de l’Etat d’Odisha ne respectent toujours pas les décisions prises par les Dongria Kondh. Les peuples indigènes ont le droit, selon la législation indienne et le droit international, d’autoriser ou de refuser les projets menés sur leurs terres. Pourtant, les gouvernements et les entreprises continuent à faire passer le profit avant la volonté des populations. Après des années d’une mobilisation internationale forte et de la résistance opiniâtre des Dongria eux-même, les tentatives pour faire reprendre ce projet ne sont pas simplement antidémocratiques et illégales mais aussi profondément immorales’.

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