Restitution d’échantillons sanguins aux Indiens d'Amazonie

21 Mai 2010

Yanomami, Demini, Brésil. © Fiona Watson/Survival

Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Des centres de recherches nord-américains sont sur le point de restituer des milliers d’échantillons sanguins aux Indiens yanomami.

Cinq centres de recherche qui conservent du sang yanomami congelé depuis plusieurs décennies ont accepté de répondre à la demande du gouvernement brésilien de restituer les échantillons aux Indiens.

C’est l’aboutissement d’un débat international acharné entre des généticiens, des anthropologues et les Indiens yanomami qui s’est prolongé durant plus de quarante ans.

Davi Kopenawa, chamane et porte-parole yanomami a déclaré : ‘Je suis très heureux que les Blancs aient maintenant compris l’importance que revêt pour nous la restitution de notre sang’.

Les échantillons sanguins avaient été prélevés en 1967 par des scientifiques nord-américains sur des milliers d’Indiens dans le but de mener des recherches biomédicales sans avoir obtenu le consentement préalable et informé des intéressés.

Les leaders yanomami n’ont cessé depuis lors d’exiger la restitution de ces échantillons, car dans leur culture la conservation du sang d’une personne décédée est inconcevable.

Lorsque qu’un Indien yanomami décède, son corps est incinéré et aucune trace de sa dépouille n’est conservée. C’est ainsi que les Yanomami pensent le départ du monde réel et la séparation du monde des vivants de celui des morts.

Davi Kopenawa a déclaré que les scientifiques ne leur avaient donné aucune information sur l’usage qu’ils feraient de ces échantillons lorsqu’ils les ont prélevés : ‘Personne n’avait imaginé que notre sang serait conservé dans des congélateurs… La science n’est pas un dieu qui sait ce qui est le mieux pour tous. Il appartient aux Yanomami de savoir si la recherche est bonne ou non pour eux.

Il a ajouté que les Yanomami déverseraient les échantillons dans la rivière une fois retournés en Amazonie : ‘Nous allons remettre le sang de nos ancêtres dans les eaux… car Omama, notre créateur, a trouvé sa femme, notre mère, dans la rivière’.

La date exacte de la restitution n’est pas encore connue.

En attendant, les autorités vénézuéliennes poursuivent leur enquête sur le décès – probablement lié à l’orpaillage illégal – d’Indiens yanomami. Trois enfants ont succombé à des hémorragies du nez et de la bouche probablement provoquées par l’ingestion de nourriture préparée avec l’eau d’une rivière, peu avant que deux femmes meurent en couche avec leurs nouveaux-nés.

Le leader d’une communauté est également mort après qu’un orpailleur lui ait administré une injection suspecte. Son fils n’a toujours pas réapparu depuis sa visite chez les orpailleurs suite à la mort de son père.

Au début du mois, l’armée brésilienne a arrêté onze individus suspectés d’orpaillage illégal sur le territoire yanomami, près de la frontière entre le Brésil et le Venezuela, où des milliers d’orpailleurs travaillent en toute illégalité.

Survival International a interpelé les autorités vénézuéliennes et brésiliennes, les exhortant à expulser les orpailleurs illégaux du territoire yanomami.

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