La plus grande banque chinoise s’apprête à financer un barrage dévastateur en Ethiopie

11 Juin 2010

Les Karo (ou Kara), qui représentent une population de plus d’un millier de personnes vivent sur les rives orientales de la rivière Omo, en Ethiopie du Sud. Ici, une mère Karo est assise avec ses enfants. © Eric Lafforgue/Survival

Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Selon EEPCo, l’agence nationale éthiopienne chargée de fournir l’électricité, la Banque industrielle et commerciale de Chine, la plus grande banque chinoise, s’apprête à accorder un prêt d’environ 400 millions de dollars pour la construction du barrage controversé Gibe III.

Une autre compagnie chinoise, Dongfang Electric Corporation, a été retenue pour effectuer une partie des travaux.

L’Éthiopie est actuellement à la recherche de fonds pour achever le barrage hydroélectrique Gibe III, dont environ un tiers a déjà été construit. La compagnie italienne Salini Costruttori détient le contrat de construction, bien que, selon certaines sources, une partie des travaux sera désormais prise en charge par Dongfang.

Survival a écrit à la banque chinoise, l’exhortant à ne pas financer Gibe III qui menace la sécurité alimentaire d’au moins huit tribus vulnérables de la vallée inférieure de l’Omo, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le barrage Gibe III mettra fin au cycle naturel des crues de l’Omo, qui est vital pour la survie des tribus de la vallée inférieure de la rivière. Certaines tribus pratiquent l’agriculture le long de ses berges enrichies du limon apporté par les inondations. La petite tribu des Kwegu pratique qant à elle la pêche dans la rivière.

Aucune des tribus qui seront les plus affectées par le barrage Gibe III n’a été consultée. Il s’agit d’une violation de la Constitution éthiopienne ainsi que des normes internationales inscrites dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Peuples de la vallée de l'Omo
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