Sept chasseurs bushmen ont été arrêtés au Botswana le 15 juillet dernier. Détenus pendant deux semaines sans jugement, ils ont été libérés en attendant leur comparution. Ils seront vraisemblablement condamnés à une amende, qu'ils ne seront pas capables de payer, ou à une peine d'emprisonnement. L'un de ces hommes est âgé de près de 70 ans.
Ils ont été appréhendés non loin du camp de New Xade, au moment même où
les magistrats de la Haute Cour du Botswana y entendaient les témoignages relatifs au procès intenté par les Bushmen contre le gouvernement qu'ils accusent de les avoir expulsés de leurs terres ancestrales de la Réserve centrale du Kalahari.
Le procès n'a pas empêché les autorités d'augmenter la pression exercée
sur les Bushmen afin qu'ils abandonnent leurs terres et leur mode de vie. Ces arrestations sont les dernières d'une longue série de harcèlements que subissent, depuis plusieurs années, les Bushmen qui sont arrêtés et souvent torturés pour avoir continué à pratiquer leur chasse traditionnelle.
Les sept hommes sont accusés d'avoir chassé l'antilope gemsbock (ou oryx) à l'intérieur de la réserve, leur terre ancestrale. Ces antilopes sont abondantes dans la région et ne sont pas une espèce protégée. Elles constituent l'une des principales sources d'alimentation des Bushmen.
Un leader bushman a déclaré à Survival : "Si le gouvernement arrête et
emprisonne les Bushmen maintenant, cela signifie qu'il bafoue la
justice et ne prend pas le procès au sérieux."
Il s'agit du dernier incident depuis l'intensification, par les autorités, des persécutions à l'encontre des chasseurs bushmen qui recherchent désespérément de la nourriture pour leurs familles déportées dans les sites de relocalisation, où elles sont complètement dépendantes de l'assistance du gouvernement. Un témoin bushman, Motsoko Ramahoko, a déclaré à la Cour que les gens du site de Kaudwane ont dû manger des chiens parce qu'ils n'avaient pas de nourriture.
Le gouvernement du Botswana a expulsé la plupart des Bushmen de la
réserve en 1997 et 2002. Quelque 200 d'entre eux y vivent en dépit du fait que le gouvernement leur a coupé l'approvisionnement en eau. Les autres vivent dans deux camps qu'ils appellent ¨lieux de mort¨. Un témoin bushman a déclaré à la Cour qu'il préférait mourir que vivre dans ces camps de relocalisation.
Pour plus d'information, contacter :
Magali Rubino : 01 42 41 44 10 ou [email protected]
La violation des droits des Bushmen sintensifie
11 Août 2004
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