Botswana : Survival appelle à mettre fin à une politique digne de ‘l’apartheid’ menée à l’encontre des Bushmen

10 Mars 2016

Sans accès à leurs terres situées au sein de la Réserve du Kalahari central, la plupart des Bushmen n’ont d’autre choix que de vivre dans les camps de relocalisation du gouvernement. © Dominick Tyler

Cette page a été créée en 2016 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Survival International vient de lancer une campagne appelant à mettre un terme aux politiques qui séparent et détruisent actuellement les familles bushmen et qui leur interdisent l’accès à leurs terres ancestrales. Certains opposants au régime, tels que Michael Dingake – un militant de longue date engagé dans la lutte contre l’apartheid – ont comparé les pratiques mises en place par le gouvernement botswanais aux lois ségrégationnistes du temps de l’apartheid en Afrique du Sud.

Cet appel intervient à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Bostwana.

Entre 1997 et 2002, les Bushmen ont été brutalement expulsés et placés dans des camps de relocalisation du gouvernement au nom de la conservation de la faune. En 2006, la Haute Cour du Botswana a décidé que les expulsions étaient illégales et a confirmé le droit des Bushmen à vivre sur leurs terres au sein de la Réserve du Kalahari central.

Pourtant, la majorité des Bushmen se voient toujours refuser l’accès à leur territoire, ce droit n’ayant été octroyé qu’au petit nombre de Bushmen désignés comme plaignants dans le procès. Leurs proches et leurs enfants sont obligés de demander un permis pour leur rendre visite à l’intérieur de la réserve. Ils risquent une peine de prison de 7 ans s’ils s’y rendent sans autorisation. Les enfants qui sont nés et ont grandi dans la réserve doivent également solliciter un permis mensuel lorsqu’ils atteignent l’âge de 18 ans. Ce système s’apparente aux lois sur les laissez-passer (ou ‘pass laws’) en vigueur sous le régime de l’apartheid.

Nombreux sont ceux qui craignent que les Bushmen n’aient plus du tout accès à leurs terres une fois cette génération disparue.

Les camps de relocalisation du gouvernement sont mal approvisionnés, et les maladies telles que le VIH/Sida, monnaie courante. © Fiona Watson/Survival

Un Bushman a expliqué à Survival : ’Je ne sais rien de ces commémorations. Ils font cela pour que les gens pensent que c’est un bon gouvernement. Ils en profitent depuis 49 ans, pas nous. Nos convictions n’ont pas changé’.

Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré : ‘Le gouvernement du Bostwana persécute les Bushmen depuis des décennies. Il les a tout d’abord violemment expulsés, puis il leur a imposé un système de permis qui a pour but de diviser leurs familles. Si le Botswana souhaite encore se considérer comme le ‘parfait exemple’ de la démocratie en Afrique, il doit être à l’écoute des Bushmen, respecter les règles établies par sa propre justice et mettre fin aux restrictions qui empêchent les Bushmen de vivre sur leurs terres ancestrales au sein de la Réserve du Kalahari central. J’espère que cette année historique verra la fin de la longue persécution imposée aux Bushmen’.

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