L'expansion des plantations de palmiers à l'huile menace la tribu palawan

24 Janvier 2011

Plantation de palmiers à huile, Pérou. Les territoires ancestraux des peuples indigènes sont fréquemment utilisés pour cultiver des biocarburants comme l’huile de palme. © Thomas Quirynen/Survival

Cette page a été créée en 2011 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

L’expansion des plantations de palmiers à huile encouragée par le gouvernement philippin menace les membres de la tribu palawan qui vivent dans les basses terres de l’île de Palawan.

Ces dernières années, l’extraction du nickel a ravagé des zones forestières précieuses, détruisant des sites sacrés et entraînant l’envasement des rivières et des terres agricoles. Cette industrie menace les bassins versants qui alimentent en eau les communautés palawan des basses terres.

Mais aujourd’hui, les Palawan des basses terres sont confrontés à une nouvelle menace posée par l’expansion des plantations de palmiers à huile. L’huile de palme est principalement utilisée pour fabriquer les agrocarburants, elle est aussi un composant de nombreux aliments et cosmétiques.

Les plantations de palmiers à huile s’étendent sur les terres que les Palawan utilisent pour l’agriculture itinérante, la collecte de plantes médicinales et la cueillette et où ils trouvent tous les matériaux nécessaires à la construction de leurs maisons. Dans certains endroits, les plantations ont totalement remplacé des zones cultivées telles que les rizières.

Les Palawan qui représentent une population d’environ 40 000 personnes, sont des cultivateurs itinérants, ils abattent une petite zone de la forêt pour y semer des plantes alimentaires avant de l’abandonner provisoirement pour permettre à la forêt de se régénérer. Ils chassent le porc sauvage, collectent la résine, le rotin et le miel sauvage. Les Palawan des basses terres plantent également des cocotiers et élèvent du bétail.

Leur habitat, l’île montagneuse de Palawan, située entre la Chine du sud et la mer de Sulu est désignée par le ministère philippin du tourisme comme ’l’ultime frontière écologique des Philippines’. La province insulaire de Palawan a été classée réserve de biosphère par l’UNESCO et a été décrite par le commandant Cousteau comme étant ‘le plus beau paysage du monde’.

Les Palawan n’ont pas eu leur mot à dire sur le développement des plantations. Loin de les approuver, ils n’ont pas été convenablement consultés par Agumil Philippines Inc. (la compagnie de plantation) ou par les autorités gouvernementales. Ils n’ont pas une compréhension claire des accords qui ont été signés en leur nom.

‘Il n’y a absolument aucune transparence dans les relations entre la compagnie et les communautés locales’, explique Artiso Mandawa, président de l’organisation indigène locale, ALDAW (Ancestral Land/Domain Watch).

Survival International qui soutient ALDAW dans son appel pour un arrêt de l’expansion des plantations de palmiers à huile à Palawan, appelle le gouvernement philippin à s’assurer du consentement libre, préalable et éclairé des Palawan avant toute activité sur leurs terres.

Un tel consentement n’est que ce qui est exigé par le droit national et international. Mais comme Artiso Mandawa le déplore : ‘Il est bien connu que cette culture avantage les agriculteurs les plus aisés et les compagnies au détriment des petits agriculteurs et des peuples indigènes. Tandis que nous attendons des investissements plus durables pour améliorer la productivité agricole des fermiers marginalisés, un moratoire sur l’expansion du palmier à huile est décrété à la hâte’.

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