Les Kenyans manifestent contre un méga-barrage en Ethiopie
27 Février 2011
Cette page a été créée en 2011 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Les Kenyans ont manifesté la semaine dernière contre la construction, en Ethiopie, d’un méga-barrage hydroélectrique qui risque d’anéantir des centaines de milliers de vies dans les deux pays.
Menés par l’organisation Friends of Lake Turkana (FoLT), les manifestants se sont rendus la semaine dernière à l’ambassade de Chine au Kenya pour demander aux banques et aux compagnies chinoises de ne pas financer le barrage.
Le barrage de Gibe 3 est en cours de construction sur la rivière Omo qui prend sa source en Ethiopie et qui constitue la principale source d’alimentation du célèbre lac Turkana au Kenya.
100 000 autochtones d’Ethiopie et du Kenya, ainsi que de nombreux riverains du lac Turkana, dépendent étroitement de l’Omo et du lac pour leur subsistance. Aucun d’entre eux n’a été consulté de manière adéquate au sujet du barrage qui altérera radicalement la crue de la rivière et mettra en péril les techniques agricoles traditionnelles qui dépendent de sa crue naturelle.
La Banque européenne d’investissement et la Banque africaine de développement ont toutes deux décidé de ne pas financer Gibe 3. L’Ethiopie se tourne maintenant vers la Chine pour combler le manque de financement. La Banque chinoise de commerce et d’industrie et la banque Exim de Chine sont toutes deux impliquées dans certains aspects du projet.
Ikal Angelei, directeur de FoLT, a dénoncé la semaine dernière le projet de Gibe 3 comme étant ’l’injustice sociale la plus scandaleuse de notre époque’.
Survival s’est associée à FoLT, Campagne pour la réforme de la Banque mondiale, International Rivers et Counter Balance Coalition pour lancer une pétition demandant le gel du barrage.
Des barrages hydroélectriques sont en construction dans ou à proximité de territoires indigènes à travers le monde entier à un rythme alarmant. Le rapport de Survival, Inquiétants barrages, met en lumière les menaces qu’ils représentent sur les peuples indigènes. Trois Indiens d’Amazonie sont actuellement en visite en Europe pour dénoncer les projets hydroélectriques qui menacent leurs communautés au Pérou et au Brésil.