Proud not Primitive : lancement d'une campagne appelant à combattre les préjugés contre les peuples tribaux en Inde

2 Juillet 2013

La campagne ‘Proud not Primitive’ combat les préjugés fortement ancrés envers les peuples tribaux d’Inde faisant référence à leur arriération, leur primitivisme et leur infériorité, comme les Dongria Kondh. © Survival

Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Une nouvelle campagne est lancée par Survival International pour combattre les préjugés fortement ancrés envers les peuples tribaux d’Inde faisant référence à leur arriération, leur primitivisme et leur infériorité. De telles attitudes sont souvent dictées pour justifier la spoliation de leurs terres et l’imposition d’autres modes de vie.

La campagne ‘Proud not Primitive’ (Fier, mais pas primitif) montre que les peuples tribaux ne sont pas les vestiges d’un passé aboli mais qu’ils ont toutes les raisons d’être fiers et satisfaits de leurs modes de vie auto-suffisants et durables qu’ils développent depuis des générations.

Un membre de la tribu toda de Tamil Nadu a déclaré à Survival : ‘Je soutiens la campagne ‘Proud not Primitive’. Je sais ce que la terre signifie pour nos communautés… Nous préférons rester dans la forêt plutôt qu’être relogés dans une ville, car c’est notre terre… Nous vivons de ses ressources. La vie ici est plus heureuse pour nous que dans une ville’.

En Inde, les termes ‘primitif’ ou ‘arriéré’ sont couramment utilisés par les médias, les représentants de compagnies et les agents de la fonction publique. Ces stéréotypes sont à l’origine de la plupart des mauvais traitements infligés aux peuples tribaux, tels que les évictions massives de leurs terres et les graves violations de leur dignité et de leurs droits.

On a voulu intégrer à la société dominante les Jarawa qui vivent de manière auto-suffisante dans les îles Andaman. © Survival

Il existe une idée répandue qui consiste à accréditer le fait que les peuples indigènes sont ‘arriérés’ et ont de ce fait besoin du ‘développement’, que les méga-projets comme les barrages et les mines leur seront ‘bénéfiques’ et qu’ils doivent être intégrés à la société dominante. Cela laisse supposer que les peuples indigènes ne savent pas ce qui est bien pour eux et que l’on ignore totalement leurs droits à la terre et à celui de choisir leur propre avenir.

Lodu Sikaka, un chef dongria kondh de l’Etat d’Orissa, a déclaré : ‘Il est complètement absurde que des étrangers viennent nous imposer le développement. Le développement peut-il être possible s’il détruit l’environnement qui nous procure nourriture, eau et dignité ? Vous devez payer pour prendre un bain, pour vous nourrir ou même boire de l’eau. Chez nous, nous n’avons pas besoin d’acheter l’eau comme vous et nous pouvons nous nourrir partout gratuitement’.

La campagne ‘Proud not Primitive’ vise à faire changer ces attitudes en Inde en encourageant les citoyens, les agents de la fonction publique, les universitaires et les médias à participer à un mouvement qui modifiera la façon dont les peuples tribaux sont perçus.

Une femme baiga travaille dans une mine qui a déplacé sa communauté. © Sayantan Bera/Survival

Tant que ces préjugés seront implantés dans les esprits, les droits des peuples tribaux en Inde continueront d’être violés, notamment leurs droits à la terre et à l’autodétermination.

Visiter le site de la campagne ‘Proud not Primitive’ (en anglais).

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