Des milliers de chercheurs d’or envahissent le territoire des Yanomami
4 Juillet 2019
Cette page a été créée en 2019 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Jusqu’à 10 000 chercheurs d’or ont envahi les terres des Yanomami dans le nord du Brésil, apportant avec eux le paludisme et polluant de nombreuses rivières au mercure.
Bien que la plupart des Yanomami soient en contact avec la société non-autochtone, on sait qu’au moins un groupe non contacté vit dans la zone envahie ; les autorités enquêtent sur des signes indiquant que jusqu’à six autres communautés non contactées y vivent.
L’afflux massif d’orpailleurs est dénoncé par les dirigeants autochtones locaux qui déplorent déjà la mort de quatre enfants. Ils disent que les chercheurs d’or bâtissent des colonies et des pistes d’atterrissage, encouragés par le soutien apporté par le président Bolsonaro aux invasions territoriales et ses attaques continuelles contre les populations autochtones.
Certains camps miniers ne sont qu’à quelques kilomètres de Yanomami non contactés.
L’association yanomami Hutukara estime à 10 000 le nombre d’orpailleurs. Ils signalent également la destruction du poisson et du gibier dont ils dépendent pour leur survie.
Les Yanomami exhortent le gouvernement à expulser les orpailleurs. Plus tôt cette année, les Indiens du Brésil ont mené la plus grande manifestation internationale jamais organisée pour la défense des droits autochtones, après que le président Bolsonaro ait déclaré une véritable guerre contre ces peuples et leurs droits.
Les 35 000 Yanomami sont répartis des deux côtés de la frontière entre le Brésil et le Venezuela. Lors d’une précédente ruée vers l’or à la fin des années 1980 et au début des années 1990, 20% de la population yanomami du Brésil a péri du fait des maladies importées par les orpailleurs.
Après une longue campagne internationale menée par Davi Kopenawa Yanomami, Survival et la CCPY (Commission Pro-Yanomami), les terres yanomami au Brésil ont finalement été démarquées en 1992 sous le nom de « Parc yanomami ». Les territoires des Yanomami du Brésil et du Venezuela forment ensemble le plus grand territoire forestier autochtone du monde.
Davi Kopenawa, surnommé « le dalaï-lama de la forêt tropicale », a déclaré : « Quatre de nos rivières – l’Uraricoera, le Mucajaí, l’Apiaú et l’Alto Catrimani – sont polluées. La situation s’aggrave, de plus en plus d’orpailleurs arrivent. Ils n’apportent rien [de bon], ils n’apportent que des ennuis. Le paludisme a déjà augmenté ici et a tué quatre de nos enfants. »
Stephen Corry, directeur de Survival International a déclaré aujourd’hui : « Le racisme de Bolsonaro a des conséquences tragiques – et la ruée vers l’or en cours dans le nord du Brésil n’en est qu’un exemple. Elle est dévastatrice pour le peuple yanomami, qui a déjà été attaqué et massacré il y a trente ans lors de la dernière ruée vers de l’or dans la région. Bolsonaro se réjouit d’assister à la mort d’un peuple et à la destruction de la forêt ; seul un tollé général au Brésil et dans le monde peut l’arrêter. »