WWF : la face cachée du panda dévoilée pour la première fois dans un documentaire sur France 2
19 Février 2021
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Le reportage de Complément d’enquête, diffusé le jeudi 18 février 2021, expose les graves violations des droits humains soutenues et financées par le WWF et dénoncées par Survival depuis de nombreuses années.
Dans WWF : à quoi joue le panda ?, la journaliste Alexandra Colineau explore la face cachée du WWF, depuis les relations douteuses de l’organisation avec certaines des entreprises les plus polluantes au monde à ses liens avec la chasse aux trophées, ainsi que son soutien à la militarisation de la protection de la nature en Afrique centrale.
Si les zones d’ombre du panda avaient déjà fait l’objet de documentaires – notamment aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni –, c’est la première fois qu’une enquête de cette ampleur est diffusée sur une chaîne publique française.
Survival International a participé au reportage pour parler de son travail mené depuis des années contre le colonialisme vert et les abus perpétrés par les écogardes contre les peuples autochtones. Le WWF, dans le bassin du Congo et en Inde, a financé et soutenu des auteurs de tortures, passages à tabac, viols et parfois meurtres, au nom de la protection de la nature. L’un des exemples les plus connus – dont il est question dans le documentaire – est celui de Messok Dja dans le bassin du Congo.
L’UE et l’ONU ont suspendu leurs financements à ce projet illégal suite à une campagne sans relâche du peuple baka et de Survival. Cependant, le WWF se refuse à rendre justice aux victimes et à enfin revoir son modèle de protection de la nature. La preuve : il est l’un des fervents partisans du projet de transformer 30 % de la Terre en aires protégées alors même que cela détruirait la vie de millions de personnes.
Fiore Longo, directrice de Survival France, a déclaré aujourd’hui : « Le documentaire de Complément d’enquête montre ce que Survival dénonce depuis des années. D’un côté, le WWF s’allie à de grandes entreprises qui détruisent les forêts du monde. De l’autre, il soutient des expulsions forcées et d’autres violations des droits des peuples autochtones, les meilleurs gardiens de la nature. Ce modèle ne bénéficie ni à la nature ni aux populations locales, mais aux industries, au tourisme et à la chasse aux trophées.
« En continuant avec cette idéologie coloniale de conservation de la nature, le WWF ne sauve ni les forêts tropicales ni les espèces emblématiques dont les grandes organisations de protection de la nature se servent depuis des décennies pour collecter des fonds.
« Les intérêts des différentes parties prenantes sont tellement puissants que l’organisation refuse toujours de changer son fonctionnement malgré de nombreuses dénonciations. Seul un tollé mondial pourra changer cela. Nous luttons pour la décolonisation de la protection de la nature : pour les peuples autochtones, la nature et toute l’humanité. »
Notes aux rédactions :
Fiore Longo, chargée de la campagne Décoloniser la protection de la nature et directrice de Survival International France est disponible pour des interviews.