Des mineurs armés lancent de violentes attaques contre les Yanomami au Brésil

18 Mai 2021

Camp d’orpailleurs sur la rivière Uraricoera, août 2019. © courtesy of CNES/Airbus DS, produced by Earthrise

Des orpailleurs lourdement armés ont lancé une série d’attaques contre la communauté Yanomami de Palimiú, dans le nord de l’Amazonie.

L’association yanomami Hutukara a rapporté que le 16 mai, 15 bateaux remplis de mineurs ont ouvert le feu sur la communauté et lancé des grenades lacrymogènes. Les Yanomami disent avoir souffert de brûlures aux yeux et s’être étouffés avec le gaz.

Cette attaque fait suite à une autre attaque contre la même communauté le 10 mai, au cours de laquelle un yanomami a été blessé, ainsi que plusieurs mineurs. Des images filmées par un yanomami montrent les mineurs ouvrant le feu depuis leur bateau sur un groupe de yanomami au bord de la rivière. Plusieurs bateaux remplis de mineurs ont continué à tirer sur les Yanomami pendant les trente minutes qui ont suivi.

Dans le chaos de l’attaque, de nombreux enfants yanomami se sont enfuis dans la forêt pour se cacher. Deux jours plus tard, les corps de deux enfants, âgés de un et cinq ans, ont été découverts flottant dans la rivière où ils s’étaient noyés.

Huit représentants yanomami de Palimiú se sont rendus à Boa Vista, la capitale de l’État, pour dénoncer l’attaque et demander aux autorités de mener une enquête. Lors d’une conférence de presse tenue le 15 mai, ils ont exprimé leur colère d’être abandonnés par l’État.

Timóteo Palimithëri a déclaré : « Nous sommes épuisés et à peine capables de tenir le coup. S’il vous plaît, c’est urgent, vous ne voyez pas ? La police et la FUNAI doivent être fortes […] Si l’armée et la police n’agissent pas maintenant, de nombreux autochtones vont certainement mourir. »

L’un des nombreux sites illégaux d’extraction d’or dans le territoire yanomami. © FUNAI

Dans une lettre adressée à la police, les leaders de la communauté ont dénoncé les terribles impacts des activités minières : « Les orpailleurs sont ici depuis 2012 et, à ce jour, 578 yanomami sont morts d’empoisonnement, et pourtant pas une seule mesure n’a été prise pour y mettre fin. Ils détruisent nos rivières, polluent l’eau, les poissons et tous les animaux. Nous avons de graves problèmes de santé. Nous ne pouvons plus nous baigner dans la rivière et les adultes comme les enfants perdent leurs cheveux à cause des produits chimiques toxiques qu’ils déversent dans la rivière. »

Depuis février, la communauté de Palimiú a demandé à plusieurs reprises aux autorités de faire partir les mineurs. Les attaques des mineurs cette semaine auraient été menées en réponse au refus des Yanomami de les laisser récupérer le carburant, les quads et les équipements qu’ils avaient laissés sur place pour alimenter leur mine illégale en amont.

Des messages audio provenant des mineurs ont été interceptés et font référence à un gang armé opérant dans la région.

Si les autorités ne prennent pas maintenant des mesures décisives, les bandes criminelles et les trafiquants de drogue risquent de mener d’autres attaques violentes. L’année dernière, des mineurs avaient assassiné deux yanomami.

On estime à 20 000 le nombre d’orpailleurs travaillant illégalement sur le territoire yanomami.

L’inquiétude grandit pour la sécurité des communautés yanomami non contactées, dont l’une se trouve dans une région où opèrent des mineurs. Ces derniers auraient attaqué la communauté en 2018.

© Divulgaçao/FolhaSP

Une crise humanitaire est en train de détruire les Yanomami, qui souffrent déjà de taux élevés de paludisme (en 2020, le département de santé autochtone a enregistré 20 000 cas de paludisme) et de Covid-19, une combinaison mortelle qui dévaste leur santé et leur capacité à se nourrir.

Cette situation est illustrée par une photo, prise le 17 avril, d’un enfant Yanomami souffrant de malaria, de pneumonie et de déshydratation

Les politiques génocidaires du gouvernement et sa négligence criminelle sont en train de tuer les Yanomami et d’autres peuples autochtones du Brésil.

S’il vous plait, soutenez les Yanomami dans leur protestation.

Et signez la pétition

Yanomami
Peuple

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