Le biocarburant menace les terres de 60 millions d’autochtones

2 Mai 2008

Cette page a été créée en 2008 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Selon les participants au Forum permanent des Nations-Unies sur les questions indigènes (UNPFII), qui s’est réuni ces jours-ci à New York, la demande mondiale en biocarburant détruit les terres et les vies des peuples indigènes.

Un rapport présenté au Forum dénonce la recrudescence des ‘violations des droits de l’homme, des déplacements et des conflits provoqués par la spoliation des terres et forêts ancestrales pour y produire du biocarburant’. L’un des auteurs du rapport, Victoria Tauli-Corpuz, présidente du Forum, a déclaré que si elle continue à ce rythme, l’expansion des biocarburants menacera les terres et les modes de vie de 60 millions de membres de communautés indigènes du monde entier.

Le palmier à huile est la plus dévastatrice des plantes utilisées pour produire du biocarburant. En Malaisie, plusieurs millions d'autochtones sont déjà affectés par de telles plantations, tout comme en Indonésie, où plus de 6 millions d’hectares ont été plantés, principalement en territoire indigène. En Colombie, des milliers de familles, la plupart indigènes, ont été violemment expulsées de leur terre pour y cultiver le palmier à huile et autres plantes pour biocarburant.

La Malaisie, l’Indonésie et la Colombie sont en train de planifier l’extension de leurs plantations de palmier à huile. L’Indonésie a annoncé qu’un projet de plantation à Bornéo impliquera le déplacement de près de 5 millions d'autochtones et qu’en Papouasie 5 millions d’hectares, en majeure partie sur des terres indigènes, ont été réservés à la plantation de palmiers à huile. La Colombie se prépare à en planter 6,3 millions d’hectares, ce qui affectera plus de cent communautés indigènes.

‘Si le gouvernement nous prend nos terres, que nous restera-t-il ? Elles seront détruites par ces plantations’ a déclaré un leader Papou à Survival lors d’une interview.

La canne à sucre, le soja, le maïs, le manioc et la jatropha, une plante d’Amérique centrale, sont également utilisés pour produire du biocarburant. Les Guarani du Brésil ont perdu une grande partie de leur territoire au bénéfice des plantations de canne à sucre, tandis que le gouvernement indien projette de consacrer 13,5 millions d’hectares d’une terre qu’il considère comme ‘vide’ mais dont la majeure partie est habitée par des peuples indigènes.

Stephen Corry, directeur de Survival a déclaré aujourd’hui : ‘Le boom du biocarburant n’a pas seulement de graves conséquences sur l’environnement, la hausse du prix des denrées alimentaires ou la survie des orang-outang – il a aussi un impact dévastateur sur les peuples indigènes. Les compagnies qui promeuvent cette industrie ont réellement la volonté de se débarrasser des peuples indigènes afin d’accaparer leurs terres’.

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