Les Bushmen décrivent l’horreur des expulsions devant la Cour

3 Septembre 2004

Cette page a été créée en 2004 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

La Haute Cour du Botswana a entendu les premiers témoins bushmen dans
l'affaire les opposant au gouvernement du Botswana qui a les a expulsés de
leur terre ancestrale.
   
Tshokodiso Botshilwane, originaire de Metsiamenong dans la Réserve centrale du Kalahari, a témoigné les 27 et 28 juillet derniers. Il a raconté à la
Cour comment les fonctionnaires étaient arrivés dans des camions et avaient
ordonné à tout le monde de partir. Il a assisté, impuissant, à la destruction de ses maisons mais a refusé de quitter la réserve, dormant de nombreux jours sous un arbre. Il a laissé entendre que quoi qu'en disent les lois, les Bushmen ont toujours vécu dans la réserve et que le gouvernement du Botswana ne peut affirmer respecter l'opinion des Bushmen quand l'avis de ces derniers n'est pas pris en compte. « Plutôt mourir que d'être relogé à l'extérieur de la réserve» a-t-il déclaré aux juges.

Amogelang Segootsane, originaire de  Gugama, a décrit comment les
représentants du gouvernement avaient vidé le réservoir d'eau de sa
communauté, leur laissant « les melons du désert comme seule ressource en
eau ». La terre « appartient à mes ancêtres et à tous mes enfants qui sont
nés ici
» a-t-il affirmé à la Cour les 26 et 27 juillet.

Le 30 juillet, Motsoko Ramahoko a qualifié les officiels du gouvernement qui
les ont relogés de force, lui et sa communauté, dans le camp de Kauduane «d'arrogants et tellement acharnés qu'ils auraient même pu tuer quelqu'un ».
Ils lui ont dit que personne ne lui fournirait d'eau s'il refusait de
partir. Kauduane, dit-il, était bruyant, sans aucune possibilité d'emploi et
plein d'ivrognes. Les gens en étaient réduits à manger du chien et le sida
se propageait. Le gouvernement « nous a arrachés aux tombes de nos pères »
a-t-il ajouté. Il désire toujours retourner à Gope et y pratiquer la chasse
et la cueillette, même si le gouvernement n'y rétablit pas les services
comme l'approvisionnement en eau : «  Je veux qu'on me rende ma terre ».
   
 Le procès est maintenant ajourné jusqu'au mois de novembre prochain.
 « Nous voulons que ce procès se termine le plus vite possible afin que nous
puissions retourner sur notre terre
» a déclaré aujourd'hui un porte-parole
bushman.


Pour plus d'information, contacter :
Magali Rubino :  01 42 41 44 10 ou [email protected]

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