Le mouvement 'Idle No More' prend de l'ampleur au Canada

18 Janvier 2013

Manifestants d’Idle No More à Victoria, BC, le 21 décembre 2012. © r.a. paterson/ Creative Commons License

Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Dans plusieurs régions du Canada, des centaines de manifestants autochtones ont bloqué des routes et des ponts et érigé des barrages sur les voies de chemin de fer dans le cadre du mouvement populaire de contestation Idle No More (La passivité, c’est fini).

Depuis la Colombie britannique, où des dizaines de manifestants ont protesté contre un projet de pipeline, jusqu’en Ontario où la frontière avec les Etats-Unis a été bloquée, l’ampleur des manifestations démontre que ce mouvement n’est pas prêt de s’éteindre.

Le mouvement a commencé en novembre 2012, lors d’un groupe de discussion intitulé ‘Idle No More’ organisé par quatre femmes de la province du Saskatchewan à propos du projet de loi C-45 dite ‘loi mammouth’ introduit par le Premier ministre Stephen Harper qui prévoit des restrictions sans précédent des droits autochtones sur leurs terres et leurs ressources.

Le 4 décembre, un groupe de chefs de l’Assemblée des Premières Nations, la principale organisation autochtone du Canada, a été interdit d’accès au Parlement alors qu’il venait faire pression sur les députés au sujet de cette loi. L’information a vite fait le tour du pays, grâce aux réseaux sociaux.

Un autre élément d’importance dans le cadre de ce mouvement est la grève de la faim menée par Theresa Spence, chef de la réserve cri d’Attawapiskat dans le nord de l’Ontario. En dépit du fait que la compagnie De Beers y exploite une mine de diamants, cette communauté est confrontée à de graves problèmes sociaux, beaucoup de familles y vivant dans des logements insalubres avec un accès limité au système d’éducation public.

Theresa Spence a annoncé qu’elle ne mettrait fin à sa grève de la faim que si le Premier ministre Stephen Harper et le gouverneur général acceptaient de la recevoir pour discuter des problèmes aigus auxquels sont confrontées les nations indiennes.

Le 11 janvier, une délégation de leaders de l’Assemblée des Premières Nations a été invitée à participer à une réunion avec Stephen Harper et d’autres ministres. Le gouverneur général, cependant, n’y a pas assisté. La rencontre n’a pas été concluante et le ministre des affaires autochtones a rapporté que cette discussion ‘serait suivie d’un dialogue de haut niveau entre le Premier ministre et Shawn Atleo’, chef de l’Assemblée des Premières Nations.

L’écrivaine autochtone Lisa Charleyboy, décrit les objectifs de Idle No More ainsi : ‘Construire une souveraineté autochtone, améliorer les relations entre les peuples autochtones du Canada (Premières nations, métis et Inuit), la Couronne et le gouvernement canadien dans un cadre populaire, et protéger l’environnement pour que tous les Canadiens et les générations à venir puissent en profiter’.

Idle No More a appelé à une journée internationale d’action le 28 janvier.

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