Les Bushmen du Kalahari engagent une nouvelle bataille juridique
21 Mars 2013
Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Les Bushmen du Botswana intentent un procès au gouvernement pour leur avoir illégalement refusé l’accès à leur territoire ancestral dans la Réserve du Kalahari central. En 2006, les 700 Bushmen qui avaient été expulsés de la réserve quatre ans auparavant avaient gagné un long procès contre le gouvernement devant la Haute Cour botswanaise pour obtenir le droit d’y retourner. Depuis lors, le gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour limiter le nombre de Bushmen autorisés à résider dans la réserve.
- Le gouvernement prétend que le verdict ne s’applique qu’aux 189 Bushmen figurant sur la liste originale des plaignants ; il refuse l’accès à la réserve sans permis à ceux qui ne figurent pas sur cette liste. Les permis n’étant valables qu’un mois, ceux qui en dépassent la durée risquent d’être arrêtés.
- Les enfants des 189 plaignants ne peuvent entrer librement dans la réserve que jusqu’à l’âge de 16 ans, après quoi ils doivent demander un permis d’un mois.
- Les gardes forestiers interdisent le passage du bétail et des ânes utilisés pour le transport.
- Aucun Bushman n’a reçu de permis de chasse dans la réserve, ce qui rend impossible leur chasse de subsistance.
Un Bushman a déclaré à Survival : ‘[Avoir à demander un permis] me donne le sentiment d’être un sans abri. Nous ne savons pas quand ils nous arrêteront ou quand ils nous retireront nos permis. Je veux être chez moi et ne pas avoir à dépendre de la permission de quelqu’un d’autre pour y demeurer’.
Ce sera la troisième fois que les Bushmen auront été forcés de recourir aux tribunaux dans leur lutte pour vivre en paix sur leur terre.
Le jugement historique de 2006 avait confirmé le droit des Bushmen à vivre et à chasser dans la réserve, sans avoir besoin de permis pour y accéder.
Les harcèlements, les intimidations et les arrestations de Bushmen se sont multipliés ces derniers mois. En novembre 2012, deux hommes ont été gravement battus et torturés pour avoir chassé et en janvier dernier, trois enfants ont été arrêtés pour avoir transporté de la viande d’antilope.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le gouvernement continue de défier la plus haute Cour botswanaise et sa propre Constitution sans aucun but apparent. Les contribuables botswanais n’accueilleront certainement pas avec enthousiasme le gaspillage, une fois de plus, de l’argent public dans une nouvelle bataille juridique. Depuis plus de 30 ans, le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour vider la réserve de ses habitants bushmen. Il serait temps que les premiers citoyens du Botswana puissent vivre en paix et en liberté sur leur propre terre.’