Brésil : évictions en sursis pour des communautés guarani
7 Avril 2015
Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Trois communautés guarani du centre du Brésil ont l’espoir de pouvoir rester sur leur territoire ancestral, leurs ordres d’expulsion ayant été annulés ou suspendus.
Les trois communautés du Mato Grosso do Sul – Kurusu Mba, Passo Piraju et Pacurity – avaient réoccupé de petites parcelles de leur territoire ancestral qui avait été envahi par des éleveurs.
La Cour suprême fédérale a statué que la communauté Kurusu Mba ne devrait pas être expulsée, son territoire étant susceptible d’être un jour officiellement reconnu. Quatre leaders de cette communauté ont été assassinés par des hommes de main armés depuis que les Indiens ont réoccupé une partie de leur territoire ancestral en 2007.
Dans une lettre adressée au président brésilien en octobre dernier, les Guarani de Kurusu Mba ont écrit : ‘Nous survivons et résistons ici depuis dix ans et nous continuerons jusqu’à notre mort. Nous avons décidé que nous mourrons tous ensemble, que nous ne partirons pas de notre territoire ancestral et que nous n’accepterons jamais d’en être expulsés’.
Les éleveurs emploient régulièrement des milices privées pour surveiller leurs fermes et utilisent les ordres d’expulsion pour harceler et intimider les Indiens.
L’ordre d’expulsion de la communauté Paso Piraju a été annulé, ce territoire faisant l’objet d’un litige; un juge a suspendu celui de Pacurity invoquant un risque de conflit et des problèmes de sécurité et d’approvisionnement en eau auxquels serait confrontée la communauté en cas d’expulsion.
Les gouvernements brésiliens successifs ne sont par parvenus à résoudre les graves conflits fonciers dans l’Etat de Mato Grosso do Sul. En raison de la privation généralisée de leurs terres, les Guarani sont victimes de malnutrition, de violences et détiennent le taux de suicide le plus élevé au monde.
Le tout-puissant lobby agricole fait pression sur le Congrès brésilien pour qu’il adopte un amendement constitutionnel (PEC 215) qui lui donnerait tout pouvoir sur la reconnaissance des territoires indigènes. Cet amendement porterait un coup majeur à la lutte des Guarani et d’autres Indiens pour la réoccupation de leurs territoires.