L'ONU condamne "l'attaque" du Brésil contre les peuples autochtones

16 Juin 2017

Les Nations Unies ont condamné l’assaut du Brésil contre les droits des autochtones, qui menace d’anéantir les tribus isolées. © G. Miranda/FUNAI/Survival

Cette page a été créée en 2017 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Les Nations Unies et la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) ont condamné “l’attaque” menée par le Brésil contre ses peuples autochtones.

Dans une nouvelle déclaration, les experts des Nations Unies et de la CIDH préviennent que les Indiens du Brésil sont en grave danger étant donné que les politiciens continuent à tout faire pour affaiblir leurs droits fonciers si difficilement acquis.

Selon la constitution brésilienne, un tracé des territoires autochtones doit être établi et ceux-ci doivent être protégés afin de les réserver à l’usage exclusif des Indiens. Mais des politiciens anti-autochtones liés au puissant lobby de l’agrobusiness brésilien demandent que la loi change, ce qui pourrait leur permettre de voler et de détruire ces terres au profit de plantations à grande échelle et de projets de “développement”. C’est la plus grave attaque que connaissent les Indiens du Brésil depuis plusieurs dizaines d‘années.

Les peuples autochtones ne peuvent pas survivre sans leurs terres. Les tribus de toute la nation se sont unies pour protester contre cet assaut à l’encontre de leurs droits. Un leader autochtone, Adalto Guarani, a dit que les plans des dirigeants politiques “sont comme une bombe atomique […] qui pourrait tuer tous les Indiens du Brésil”, et il appelle les citoyens du monde entier à agir (pétition en anglais).

Le Brésil est le foyer de plus de 250 peuples autochtones, dont plus d‘une centaine ne veulent pas de contact avec la société dominante. Les peuples isolés sont les peuples les plus vulnérables de la planète. Ils font face à un génocide et seront tués par les maladies et la violence apportées par des intrus si leurs terres ne sont pas protégées. Mais les équipes chargées d’empêcher ces invasions sont paralysées par de récentes coupes budgétaires.

La déclaration critique très fortement la “criminalisation illégitime” des alliés des peuples autochtones. Une enquête avait été menée à l’instigation du lobby anti-autochtone de l’agrobusiness. Son rapport publié récemment attaquait les leaders autochtones, les anthropologues, les procureurs généraux et les ONG, dont Survival International. Au Brésil comme ailleurs, ce rapport a rencontré l’incrédulité de ses lecteurs et a été jugé scandaleux.

Les experts ont également souligné que, au cours des quinze dernières années, le Brésil avait été “le pays où le plus grand nombre de défenseurs de l’environnement et des terres avaient été tués”. Des douzaines de leaders autochtones ont été assassinés ces dernières années après avoir tenté d’occuper à nouveau leurs terres ancestrales. Et, le mois dernier, en Amazonie, treize Indiens gamela ont été hospitalisés après avoir été violemment attaqués par des hommes armés de machettes.

Dans leur déclaration, les Nations Unies et la CIDH recommandent que “le Brésil renforce la protection institutionnelle et légale des peuples autochtones”.

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