La Commission européenne annule un financement envisagé pour des projets de conservation en Tanzanie face aux violations des droits des Massaï

10 Juin 2024

Image extraite d’une vidéo montrant des Massaï protestant contre les violentes expulsions de leurs terres ancestrales dont ils font l’objet (2022) © Survival

C’est un événement sans précédent : la Commission européenne a annulé son projet de financer des initiatives de conservation en Tanzanie. Cette décision fait suite à une série de violentes expulsions de Massaï de leurs terres pour faire place à des projets de conservation touristique et de chasse aux trophées.

Dans le cadre du programme controversé de l’Union européenne “NaturAfrica”, la Commission avait alloué 18 millions d’euros à des projets de conservation au Kenya et en Tanzanie, mais les financements seront désormais destinés uniquement au Kenya. Par ailleurs, elle a ajouté de nouvelles conditions relatives au respect des droits humains des peuples autochtones et autres communautés locales.

Les autorités tanzaniennes expulsent brutalement des dizaines de milliers de Massaï pour des projets dits de conservation, malgré une série de décisions de justice ayant déclaré ces expulsions illégales. De grandes organisations de conservation telles que la Société zoologique de Francfort et le WWF, qui collaborent depuis longtemps avec le gouvernement tanzanien sur la conservation, n’ont jamais condamné ces expulsions, dont certaines ont permis de créer de nouvelles zones de chasse aux trophées pour la famille royale de Dubaï.

Caroline Pearce, directrice de Survival International au Royaume-Uni, a déclaré aujourd’hui : “La Maasai International Solidarity Alliance (MISA), Survival et de nombreuses autres organisations ont alerté à plusieurs reprises la Commission européenne au sujet de ce projet et de son soutien à la Tanzanie. Enfin, à force de pression, nous avons été entendus. En Afrique de l’Est, c’est tout le modèle de conservation qui est basé sur de brutaux vols de terres autochtones pour créer des Aires protégées, telles que des Parcs Nationaux ou des zones dédiées à la chasse aux trophées. Le WWF et la Société zoologique de Francfort sont complices de ces violations de droits humains. Des safaris touristiques à la toute dernière escroquerie aux crédits carbone, les moyens qu’ont certains étrangers fortunés de tirer profit des terres de peuples autochtones et autres communautés locales ne manquent pas.”

Consultez la déclaration de la Maasai International Solidarity Alliance.

 

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