Les Jumma frappés d’interdiction de s’adresser aux étrangers sans ‘contrôle’

5 Mars 2015

Les femmes et les jeunes filles jumma sont souvent attaquées quand elles sont seules dans la forêt, ou quand elles se rendent à la rivière pour se baigner ou prendre de l’eau. © GMB Akash/Survival

Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Le gouvernement bangladais a soulevé l’indignation en interdisant à la tribu des Jumma de s’adresser aux étrangers et aux citoyens bangladais étrangers à la région des Chittagong Hill Tracts (CHT) sans la présence d’un soldat ou d’un fonctionnaire du gouvernement. La restriction ne s’applique pas aux Bengalis – les résidents non-indigènes des CHT.

Les collines de Chittagong, situées dans le sud du Bangladesh, abritent onze tribus, connues collectivement sous le nom de Jumma. Les conflits territoriaux entre les Jumma et les centaines de milliers de colons installés dans la région par le gouvernement sont fréquents et conduisent à une violente répression des Jumma.

Le ministère de l’Intérieur a également imposé de strictes restrictions aux étrangers souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer aux CHT. Leurs visites ne seront autorisées qu’après avoir présenté leur demande un mois à l’avance, après avis favorable des services de renseignement.

En réalité, cette directive impose aux Jumma l’interdiction de parler aux étrangers de la spoliation de leurs terres et de la violence perpétrée à leur encontre. Elle a déclenché l’indignation dans la région des Hill Tracts, où elle est considérée comme raciste et discriminatoire.

Survival International a condamné cette réduction des Jumma au silence et appelle le gouvernement bangladais à annuler immédiatement cette directive.

Malgré la signature de l’accord de Paix entre les Jumma et le gouvernement bangladais en 1997, les violations des droits de l’homme à leur encontre continuent à être monnaie courante.

Les attaques des femmes et jeunes filles jumma sont devenues un problème majeur. Pendant les premières semaines de 2015, au moins trois cas de viol ont été rapportés, incluant le viol d’une jeune fille marma âgée de huit ans, ainsi que quatre cas de tentatives de viol.

Les femmes et les jeunes filles Jumma continuent d’être victimes de viols et d’agressions sexuelles en toute impunité dans la région du CHT, malgré de nombreux postes de contrôle militaire censés assurer la sécurité dans la zone. La majorité des attaques et des violences sexuelles perpétrées contre les Jumma ont souvent lieu à proximité et à portée de vue des postes de contrôle.

Jumma
Peuple

Partager