Des Borana du Kenya dénoncent la "supercherie" du système de crédit carbone utilisé par Netflix et Meta

L'un des peuples autochtones kenyans concernés par le fameux système d'échange de droits d'émission de carbone utilisé par Netflix et Meta a dénoncé le projet avec force.

Le Northern Kenya Grassland Carbon Project (NKGCP) est géré par le controversé Northern Rangelands Trust (NRT). Un rapport de Survival International publié il y a deux semaines a révélé que le projet s'appuyait sur la rupture des pratiques traditionnelles de pâturage des peuples autochtones et qu'il n'avait pas reçu leur consentement libre, informé et préalable.

Verra, l'organisation qui certifie les programmes de compensation carbone, a récemment suspendu l'émission de crédits carbone pour le projet, ce qui témoigne de l'inquiétude que suscitent les affirmations de NRT concernant ce projet.

Le conseil des anciens de Borana vient de publier une déclaration dans laquelle ils disent :

- NRT a commis des "violations flagrantes des droits humains à l'encontre des communautés pastorales autochtones du nord du Kenya".

- Nous comprenons maintenant que les pressions exercées par NRT pour faire échouer les processus d'enregistrement des terres communautaires sont motivées par les intérêts commerciaux massifs et les bénéfices qu'elle tire des terres non enregistrées de ces communautés autochtones.

- Nous déclarons catégoriquement qu'aucun processus de consentement libre, informé et préalable n'a été suivi et obtenu de nos communautés.

- Le projet de NRT sur le carbone dans les prairies du nord du Kenya est une "escroquerie verte".

- Nous exigeons que NRT libère nos terres communautaires [et] rende publics ses comptes financiers audités pour ce projet.

Les Borana déclarent également qu'ils envisagent "d'intenter d'autres actions en justice contre NRT pour son vol continu des ressources de la communauté".

Regardez le chef des Borana, Abdullahi Hajj Gonjobe, dénoncer l'impact dévastateur des réserves de la NRT sur leur mode de vie pastoral.