Les Bushmen du Kalahari chassés par les mines de diamant

17 Août 2003

Cette page a été créée en 2003 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Londres, 19 Août 2003 : Des milliers de Bushmen Gana et Gwi ont été expulsés de force de leurs terres ancestrales dans la Central Kalahari Game Reserve (CKGR), au Botswana, annonce The Ecologist.

Dans un dossier spécial sur la situation des Bushmen, la livraison de septembre de The Ecologist révèle que depuis 1997, le gouvernement du Botswana a obligé les Bushmen à quitter leurs terres ancestrales et les a déportés dans des camps de relocalisation.  Cette action a notamment été justifiée par la volonté d'apporter le ‘développement aux Bushmen, ainsi que par la nécessité de protéger la zone. En fait, c'est tout le contraire qui est en train de se produire. Un boom exploratoire s'est engagé pour s'approprier les profits importants de l'exploitation des futures mines de diamants et depuis l'expulsion des Bushmen, on a assisté à une augmentation très importante du nombre de concessions de diamants dans la réserve.
De Beers, la plus grande entreprise diamantifère du monde, en est l'un des principaux acteurs.

Le Botswana a produit 29% du chiffre d'affaire mondial du diamant en 2001, dépassant de beaucoup les autres pays. Cette année, les ventes de diamants du Botswana ont atteint 2,3 milliards de dollars. Cela représente 70% des gains du Botswana en matière de commerce extérieur et la moitié des revenus gouvernementaux. Une entreprise, Debswana (De Beers Botswana), qui appartient conjointement au gouvernement du Botswana et à De Beers, contrôle l'industrie d'exploitation minière du diamant du Botswana. Il ne fait aucun doute que De Beers, qui contrôle actuellement 50% de la production mondiale du diamant, s'intéresse de très près au Botswana.

The Ecologist et Survival pensent que le sort des Bushmen est inextricablement lié au commerce du diamant du Botswana et par conséquent à l'économie du pays. Des menaces et des procédés d'intimidation de la part de la police ou d'autres fonctionnaires sont monnaie courante. La chasse, élément moteur du mode de vie des Bushmen, leur a été interdite. Presque tous les Bushmen vivent désormais dans de lugubres camps de repeuplement, caractérisés par l'alcoolisme, la violence et le désespoir. Seuls une centaine d'entre eux résistent et restent dans la réserve.

Zac Goldsmith, éditeur  de The Ecologist a déclaré : ‘L'avenir des Bushmen est sur le fil du rasoir. Pour qu'ils aient une chance de survie, on doit leur accorder la liberté de vivre comme ils le souhaitent, sur leur propre territoire. De Beers incarne le commerce du diamant et le diamant est en train de détruire cette culture ancestrale. Il est grand temps pour l'entreprise de se comporter de façon responsable, et de se joindre à nous dans notre appel au gouvernement du Botswana pour changer sa politique avant qu'il ne soit trop tard'.

Stephen Corry, directeur de Survival  a déclaré : ‘La persécution des Bushmen par le gouvernement du Botswana est l'un des plus grands crimes actuels contre des peuples indigènes. Ils sont expulsés des terres sur lesquelles ils ont vécu pendant des millénaires, et leur culture et leur mode de vie, étroitement liés au Kalahari, sont l'objet du plus grand mépris. Les déclarations telles que les Bushmen « veulent des Cadillacs comme tout le monde » ou que les expulser relèvent de la même logique que « l'abattage sélectif des éléphants » sont les propros les plus absurdes proférés par des représentants gouvernementaux à propos des peuples indigènes. Les directeurs de De Beers ont approuvé les évictions, et l'entreprise espère découvrir d'importantes mines dans la réserve.

Note de l'éditeur
The Ecologist, fondé en 1970, est le magazine sur l'environnement le plus lu au monde. Il a contribué à établir des programmes écologiques dans le monde entier. Publié dans quatre continents, The Ecologist est lu par plus de 200 000 personnes dans 150 pays. Pour des commentaires à l'éditeur du journal, Zac Goldsmith, veuillez contacter Victoria Mac Dougall au 00 44 (0)20 7 351 3578 ou lui envoyer un email à l'adresse suivante : [email protected]. L'édition de septembre est disponible en kiosque dès ce jour.  

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