Le président du Botswana dément sa propre politique vis-à-vis des Bushmen

12 Novembre 2004

Cette page a été créée en 2004 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Dans un surprenant revirement de sa politique gouvernementale, M. Festus
Mogae, président du Botswana, a récemment déclaré à des membres du Parlement britannique que les Bushmen étaient libres de chasser dans la Réserve du Kalahari central. Son gouvernement avait précédemment interdit toute chasse dans la Réserve, rendant la survie des Bushmen impossible.
 
Le Daily News du Botswana rapporte que le président Mogae a affirmé aux
parlementaires britanniques que les Bushmen 'étaient autorisés à chasser
dans la Réserve à condition qu'ils utilisent des armes de chasse traditionnelles, telles que leurs arcs et leurs flèches'. Le Daily News est un organe officiel du gouvernement et ne peut se permettre de diffuser de fausses informations.
 
Plusieurs Bushmen ont été arrêtés et torturés pour avoir chassé dans la
Réserve où ils vivent depuis 20 000 ans. Ces dernières années, le gouvernement y a interdit aux Bushmen toute chasse et cueillette, a détruit
leurs réserves d'eau et empêché leur approvisionnement en nourriture et en
eau.
 
Malgré ces sévères restrictions, environ 200 Bushmen sont retournés dans la
Réserve. Des centaines d'autres vivent dans des conditions déplorables dans
les camps de relocalisation où sévissent alcoolisme, dépression et sida. Les
Bushmen poursuivent actuellement le gouvernement en justice pour obtenir le
droit de retourner dans leurs communautés de la Réserve.
 
Stephen Corry, directeur général de Survival International a déclaré aujourd'hui : 'Il y a trois façons d'interpréter cette saisissante nouvelle. La première est que, contre toute attente, le président Mogae se rétracte et se prononce pour les droits des Bushmen. La seconde est qu'il n'est pas au fait de la politique actuelle de son gouvernement. La troisième est qu'il présente aux parlementaires britanniques une fausse image de la réalité. Si l'une ou l'autre de ces deux dernières options s'avère exacte c'est un jour bien triste pour le Botswana. Si, en revanche il décide de venir au secours de ses citoyens les plus désavantagés, alors il pourrait bien s'agir d'une aube nouvelle pour les Bushmen du Botswana et le pays tout entier pourrait enfin se débarrasser de sa déplorable image de destructeur de l'un despeuples les plus vulnérable d'Afrique '.

Pour plus d'information, contacter :
Magali Rubino :  01 42 41 44 10 ou [email protected]

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