Lancement de la campagne de boycott des diamants du Botswana par une manifestation contre De Beers
3 Novembre 2010
Cette page a été créée en 2010 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Survival a lancé aujourd’hui son appel au boycott des diamants du Botswana pour dénoncer le traitement infligé par le gouvernement aux Bushmen du Kalahari.
Une manifestation a été organisée ce matin à Londres devant l’enseigne De Beers et une lettre sera remise en main propre à la boutique De Beers de San Francisco plus tard dans la journée. De Beers est en partie détenue par le gouvernement botswanais.
Des photos de la manifestation de Londres sont disponibles. Celles de San Francisco seront disponibles le 4 novembre.
Survival appelle également l’opinion publique à boycotter le tourisme au Botswana.
Gillian Anderson, Quentin Blake, Joanna Lumley, Sophie Okonedo et Mark Rylance figurent parmi les célébrités qui se sont engagées à ne pas se rendre au Botswana ou à porter ses diamants tant que les Bushmen ne seront pas autorisés à vivre en paix sur leurs terres ancestrales.
Le célèbre joaillier britannique Pippa Small a déclaré : ‘En tant que joailliers, cela fait plusieurs années que nous avons renoncé aux diamants du sang. Désormais, nous boycotterons également les diamants du Botswana tant que les Bushmen ne pourront pas vivre et chasser en toute liberté sur leur terre’.
En 2002, les Bushmen ont été illégalement expulsés de leurs terres ancestrales pour faire place à l’exploitation diamantifère. A cette époque, le gouvernement niait la présence d’un important gisement de diamants dans ce territoire. Huit ans plus tard, Gem Diamonds, qui a racheté la concession acquise par la compagnie De Beers, est en train de négocier l’implantation d’une mine de 2,3 milliards d’euros à proximité d’une communauté bushman.
Tandis que Gem Diamonds, en partie détenue par le bijoutier Graff, s’active pour ouvrir cette mine, les Bushmen sont persécutés sur leurs propres terres. Malgré leur victoire juridique sans précédent qui leur a reconnu en 2006 le droit de retourner chez eux, le gouvernement botswnais leur interdit de chasser et d’utiliser l’unique puits indispensable à leur survie dans la Réserve.
Tout en privant les Bushmen de leur accès à l’eau, le gouvernement a fait forer de nouveaux puits destinés à la faune sauvage, financés par la Fondation Tiffany & Co. Il a également autorisé une agence de voyage ‘responsable’, Wilderness Safaris, à ouvrir un lodge touristique de luxe avec piscine au cœur du territoire bushman.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ’L’industrie diamantifère botswanaise est liée au gouvernement comme deux sœurs siamoises. L’opinion devrait tenir compte du fait qu’en dehors de représenter un luxueux témoignage d’amour éternel, les diamants du Botswana sont le symbole de la répression implacable exercée à l’encontre des premiers habitants de l’Afrique australe’.
Photos disponibles ci-dessous :