Un ministre indien renonce à participer à une conférence pour ne pas affronter ses accusateurs

29 Mai 2012

© Survival

Cette page a été créée en 2012 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Le Chief Minister de l’Etat d’Orissa en Inde a renoncé à prononcer une conférence publique après avoir appris que des organisations de défense des droits de l’homme y assisteraient.

Les 12 années de mandat du Chief Minister Naveen Patnaik ont été ternies par de fréquentes ‘accusations de violation des droits indigènes’.

Sous son mandat, l’Etat d’Orissa s’est distingué par sa conduite brutale visant à briser les efforts des communautés indigènes pour protéger leurs territoires de l’industrialisation.

Malgré sa politique fortement controversée, l’Institut d’études du développement (IDS) de Brighton l’a invité à prononcer une conférence sur les ‘progrès apportés dans le développement humain’ en Odisha.

Mais Naveen Patnaik s’est désisté en apprenant que Survival International, Amnesty International, Human Rights Watch et les étudiants de l’IDS avaient l’intention d’assister à la conférence et de l’interroger sur son bilan.

Un panneau de photos et d’informations sur les violations de droits de l’homme en Orissa avait été préparé pour l’arrivée de Naveen Patnaik.

Un étudiant activiste de l’université de Sussex a déclaré : ‘Nous sommes très déçus que Patnaik n’ait pas eu le courage d’affronter une forte opposition et des questions embarrassantes’.

L’IDS est en grande partie financé par le département britannique pour le développement international (DFID) qui attribue à l’Etat d’Orissa des millions d’euros chaque année. Des membres du DFID ont toujours l’intention de rencontrer Naveen Patnaik lors de son séjour.

Le Royaume-Uni projette d’octroyer à l’Inde 280 millions de livres (350 millions d’euros) jusqu’en 2015. L’Orissa est l’un des trois Etats cibles du DFID.

Patnaik a toujours défendu publiquement sa détermination à placer le développement avant les droits indigènes, affirmant : ‘Personne – je répète, personne – ne sera autorisé à entraver la voie du développement industriel de l’Orissa’.

Sa détermination est bien affichée en ce qui concerne le projet minier impopulaire de Vedanta Resources sur Niyamgiri, étroitement lié à la compagnie minière étatique de l’Etat d’Odisha.

Malgré les avertissements des experts sur l’impact destructeur de la mine sur les Dongria Kondh et l’interdiction émanant de Delhi, Patnaik continue de soutenir ce projet.

Sa compagnie minière étatique s’oppose actuellement à la décision de Delhi d’interdire la mine devant la Cour suprême.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘De nombreux abus des droits des peuples indigènes ont été commis sous les yeux de Naveen Patnaik. Des familles tentant désespérément de défendre leurs terres contre les projets industriels ont affronté les balles des policiers, leurs matraques et leur brutalité. Les peuples indigènes d’Orissa ont douloureusement appris que leur dirigeant plaçait le profit bien au-dessus de leurs droits. Et les contribuables britanniques soutiennent son Etat avec des fonds considérables’.

Note aux rédactions :

Survival International a écrit au DFID et à l’IDS, les exhortant à exiger du Chief Minister de rendre des comptes sur son mépris des droits indigènes.

Le DFID est le plus grand bailleur de fonds de l’IDS, contribuant à plus de 50% de son budget.

Dongria Kondh
Peuple

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